D’emblée, on apprécie la sobriété et le charme du trait, le visage joyeux de Justine Diffo Tchunkam, 47 ans, avec cette propension à citer, non sans une charge émotionnelle et affective, sa maman qui, avec ses cinq autres frères et sœurs, a assuré seule son éducation. Son papa, militant de l’Union des populations du Cameroun (Upc) de la première heure étant mort pendant la résistance, après l’indépendance du Cameroun en 1960. De son enfance difficile, l’enseignante de droit de l’Université de Yaoundé II à Soa, en parle sans un brin de remord : Je viens d’une famille extrêmement pauvre et précaire. Mais par la grâce de Dieu, j’ai réussi à être ce que je suis aujourd’hui. C’est peut-être ce qui me ramène toujours vers les groupes vulnérables. Justine Diffo Tchunkam, c’est l’histoire donc d’une femme intellectuelle, engagée, au parcours riche et varié.
Originaire d’un pays où la situation des femmes a peu évolué, la juriste, docteur d’Etat en droit, (Université René Descartes Paris V, 1996) a fondé depuis 2003 l’Institut de Formation et de Coopération pour le Développement qui œuvre pour le renforcement des capacités d’action des femmes pour une meilleure efficacité des programmes de développement et pour l’égalité des genres. Je suis engagée à influencer l’amélioration du statut socio juridique et politique de la femme au Cameroun, dit d’une voix acerbe, cette femme mariée et mère de quatre enfants. Intellectuelle, discrète, membre influente de la société civile camerounaise, elle met son savoir, à travers le continent (Burundi, notamment), au service des autres. C’est ainsi qu’invitée comme personne ressource à un colloque les 26 et 27 mars dernier par l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun, elle a, lors d’un brillant exposé, donné des clés aux femmes camerounaises pour un meilleur engagement dans la vie politique. C’est d’ailleurs dans cette optique qu’elle coordonne depuis mars 2007 le Réseau national de soutien à la participation politique des femmes au Cameroun (More Women in Politics), qui mène des actions visant à l’amélioration de la participation politique des femmes pour une meilleure représentativité de celles-ci dans la vie publique, politique et diplomatique au Cameroun. Renforcer la dignité des femmes camerounaises, en particulier, et africaines, en général, est devenue une obsession chez elle. Son expertise dans le plaidoyer et le lobbying pour l’institutionnalisation de l’approche genre dans le processus décisionnel ainsi que dans les politiques publiques lui ont permis d’accompagner la mise en place du réseau de femmes maires du Cameroun, le réseau des parlementaires pour la promotion du genre, le déploiement des actions stratégiques de l’association des femmes enseignantes du supérieur, ainsi qu’une campagne nationale d’éducation citoyenne et de sensibilisation électorale pour une meilleure implication des femmes dans le processus électoral (2011-2012) au Cameroun. Pour conclure son histoire qui est loin de s’arrêter, quand Justine Diffo Tchunkam parle d’Hillary Clinton, la Secrétaire d’Etat américaine aux affaires étrangères, qu’elle a déjà eu l’opportunité de rencontrer, ses yeux brillent. Et comme pour s’inspirer de son idole, elle affiche ses ambitions d’un air très déterminée: J’ai l’intention de prêcher par le bon exemple et mon désir le plus ardent est de faire ce que ma mère n’a pas pu faire : A savoir, contribuer à la gouvernance de mon pays.
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Journalducameroun.com - Par Etienne Fréjus Tchana
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