Pour remporter le premier prix destiné pour la première fois aux journalistes africains, le camerounais a surplanté deux autres finalistes de poids: le kenyan Stephen Ogongo, directeur en Italie et à Londres du Journal Africanews et l’éditorialiste ghanéenne Adu Akosua.
Le jury a tenu compte d’une année bien remplie. En Janvier dernier, il avait pris une part active à la formation de plusieurs journalistes d’Europe de l’Est à travers le projet “European Media Puzzle” à Thessalonique en Grèce. Fait rare pour un journaliste “de couleur”. En Tunisie, au mois de février, on le retrouvait en première ligne pour deux documentaires télévisuels sur la Tunisie post révolution. En avril, ce fut au tour du Festival International de Journalisme de Perugia de lui dérouler le tapis, comme organisateur du panel dédié aux journalistes en exil. Pour la première fois, des journalistes ayant laissé leur pays pour des menaces ou des tortures, se faisaient entendre à l’échelle internationale pour dire le sort qui leur est réservé une fois sortis de leurs pays: loin des dangers, de la prison ou de la mort, il y a le paradis de la précarité. On apprendra qu’en Italie par exemple, plusieurs journalistes deviennent “sacristains”. Selon Chris Potter, directeur du Festival, le panel eut un énorme succès. Jean Claude MBEDE FOUDA a été rappelé pour organiser un autre panel en 2013. Infatigable voyageur en Italie et à l’étranger, il a fondé l’Agenzia Afrikitalia.it, premier site web destiné à relayer les relations afro italiennes, et à promouvoir la diaspora africaine dans le monde. En moins de cinq mois d’activités, l’Agence a réalisé des interviews exclusives avec des chefs d’Etats, des sportifs de haut niveau, mais et surtout, le site a mis en valeur de nombreux jeunes africains à travers le monde. Humble et timide, le journaliste qui recevait le prix samedi dernier à Brescia en Italie, l’a dédié “à tous les africains qui soufrent des guerres et des injustices”. Exil- L’histoire de Jean Claude MBEDE FOUDA est un roman. Journaliste né à Mbalmayo à 50 km au sud de Yaoundé la capitale, il fut correspondant en Afrique pour Voice of America (VOA) pendant sept ans et Radio Vatican. Il travailla aussi comme pionnier de la rédaction de Stv2 de 2004 à 2006. Au début des années 2000, il prêta son expertise à de nombreuses fédérations sportives. 2007, coup de théâtre, alors qu’il vient de terminer l’implantation de sa Radio Fm Liberté,où il employait une quarantaine de jeunes, il est contraint de quitter son pays de manière définitive. S’il n’est pas Roberto Saviano, il reste qu’il est pourtant pourchassé par une mafia invisible,véritable armée d’hommes politiques puissants capables d’utiliser de grands moyens comme des satellites, pour l’empêcher de réaliser son projet éditorial. S’ils ont décidé de nuire ainsi à cette personne tranquille et honnête, c’est la preuve, selon le journaliste, qu’il y a des choses , des secrets à cacher. Jusqu’au sommet de l’Etat, il est reproché au journaliste d’avoir dénoncé ouvertement les abus sexuels des plus grands hommes politiques de son pays sur des jeunes pauvres contraints de les subir pour gagner leur pain. Au Cameroun, corruption, promotion canapé, usage abusif du sexe comme seul moyen de réussite sociale sont des sujets qui fâchent. Mais lui avance courageusement, esquivant les barricades très souvent invisibles. Outre l’exil, il vit sous protection. Et les séquelles physiques des tortures au fond d’une prison politique en 2007, ne lui ont jamais enlevé l’amour pour la sélection nationale de Football qu’il suit partout. Ni même sa tenace passion journalistique que lui reconnaissent ses nombreux camarades de lycée et amis d’enfance. En Italie son nouveau pays d’adoption, Jean Claude Mbede Fouda est simplement vu, comme un modèle d’immigré à l’intégration rapide. Garçon de coeur, il soutient, avec de nombreuses stars camerounaises des initiatives caritatives en faveur des enfants, comme l’Asbl-kalara, une association basée à Bruxelles, qui vient en aide aux enfants désoeuvrés des villages et dont le parrain est le footballeur international camerounais Joel Epallè. En Italie, quand il le peut, il ne quitte pas ses deux filles, sa deuxième passion.
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