Peuple Ekang: unité et diversité

Tribune libre

Source, auteur, copyright
© Auteur : Ella-Ondo, un frère gabonais

Peuple ekang, unité et diversité. Cela peut faire l'objet d'un très sérieux travail de mémoire et de thèse. Sur les Ekang , il y a encore tellement de choses à dire et à écrire. Preuve tout simplement qu'on ne peut pas tout dire sur ce peuple venu des contrées lointaines avant de s'installer en Afrique centrale, zone forestière.
Date de publication: 29-05-2010 18:36:48

Agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, ils sont tout cela à la fois selon les implantations du groupe et parfois toutes les activités sont menées en même temps sans classification par degré d'importance mais toutes d'égales valeurs. Selon les lieux. A certains endroits, il y a une activité qui prédomine sur la pêche par exemple. Le woleu et -Ntem ne sont pas connus pour être des régions où la pêche est répandue ou prédominante. Pourtant des villages situés sur les fleuves Ntem, le Kom et l'ogooué, Kribi, Lambarené en font des activités majeures.

Mais le sol, la terre reste l'activité prédominante des Ekang. A côté, il y a le petit et le grand élevage de poules, de canards, de moutons et de porcs. Et là encore les situations peuvent être diversement appréciées.

Notons toutefois que l'unité se fait ici autour de la terre, de l'agriculture. L'attachement à la terre, au village est fort. C'est le fondement même de la société Ekang aujourd'hui. Après avoir été éleveur en d'autres cieux, les Ekang sont des planteurs qui ravitaillent les marchés de Yaoundé et de Libreville jusqu'à Franceville dans le haut-Ogooué. Preuve d'une certaine dynamique économique? Les villes des départements n'en soufrent pas de pénurie que l'ont peut constater chez certains peuples voisins où l'alimentation de base se réduit aux tubercules de manioc ou sinon à rien.

La diversité par contre se fait au niveau du parler: éton, ewondo, bulu, ntum, okak, fanf, fang-fanf, nzamen, betsi mvai. A chaque groupe correspond un accent variable. Malgré l'éloignement des uns et des autres, la communication passe. On peut avoir des difficultés au début mais au bout de quelques jours de vie commune, de relations, la correspondance parfaite s'établit. Je parle Okak -ntum alors que ma mère était betsi, fang de l'ogooué ( Lambaréné). Cela ne nous a t-il pas permis d'enrichir le vocabulaire et de mieux apprécier la richesse de la langue des Ekang qui est unique ? Les différences constatées sont comme celles que l'on peut voir aussi entre l'anglais américain, l'anglais britannique ou l'anflais sud-africain. Et à l'intérieur même des usa, selon que on est au sud, au nord, à l'est, à l'ouest, l'accent varie. Et pourtant et pourtant c'est toujours de l'anglais.

J'ai encore essayé à travers la musique et la danse décelé les diversités. Si le Bikutsi est typiquement camerounais (Beti), le rythme est cependant connu au Gabon et en Guinée-Équatoriale et ailleurs. Mais les chansons populaires restent les mêmes. Le yéyé de Yannick Noah est une chanson populaire bien de tout le pays Ekang, celle qui animait les célébrations de mariage et de la danse Elone Kongo dans les villages.

Entre les chants et danses originaux de notre culture traditionnelle se sont greffés en autres le bikutsi endiablé à la congolaise ou d'autres rythmes touchant plus à la sexualité qu'à la danse elle-même. De l'adaptation des rythmes étrangers à leur appropriation comme le montre bien le groupe Selin Samourai. Le chant et la danse se métamorphosent en épousant le rap, le hip hop. C'est l'ouverture des jeunes ekang à l'universal culture américaine. Mais pourront-ils y tenir et s'adapter sans perdre la culture originelle des ancêtres ekang.

Je voudrais terminer pour faire découvrir trois titres du groupe Selin Samourai qui à l'occasion pourrait remplacer les cd du soukouss congolais en lieux et place de JB Mpiana ou des Koffi.

http://www.youtube.com/watch?v=Mv4Xn0MMwoQ
http://www.youtube.com/watch?v=oxtZNKoEXmw
http://www.youtube.com/watch?v=uyTimOD9fqY

Célébrons - nous ! Et n'oublions jamais ce que nous sommes et d'où nous venons !

Commentaires

Pour écrire un commentaire, connectez-vous en cliquant ici

MENTIONS, COPYRIGHTS
© Auteur : Ella-Ondo, un frère gabonais

Warning. A l’attention de tous nos visiteurs internautes !
Le Code de la propriété intellectuelle n’autorise que « les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective ». Tous les éléments présentés sur notre site MNB (images, vidéos, extraits sonores, textes, photos, logos, illustrations, etc.) sont soumis de facto au droit d'auteur, même si leur accès est libre et gratuit et qu'aucune mention de copyright © ne précise qu'ils sont protégés !

Lors de vos utilisations, reproductions ou représentations d’une œuvre ou d’une partie d’œuvre publiée sur notre site, il est donc conseillé d’obtenir au préalable, le consentement de son auteur, de citer l’auteur et la source originale éventuelle de ladite œuvre. Faute par le copiste de respecter cette démarche, il s’expose seul aux lois, poursuites et condamnations en vigueur, lesquelles combattent le plagiat et la contrefaçon.

Le peuple ekang

Le peuple ekang se retrouve aujourd’hui au Cameroun, au Gabon, en Guinée Equatoriale, au Congo, à Sao-Tomé et Principe, en Angola et dans la diaspora. « On parle d’environ 12 à 14 millions d’hommes et de femmes unis par une histoire, un parlé différent d’une langue la nuance est nécessaire ici, une cuisine, des us et coutumes qui leur sont propres et les différentient des autres peuples bantou. »

01-05-2015