Elles ont envoyé leur lettre début septembre, au moment où commençaient les défilés pour l'été 2014, aux Chambres syndicales de la mode de New York, Londres, Milan et Paris. «Saison après saison, les maisons n'emploient qu'un seul ou aucun mannequin de couleur», déplorent les anciens mannequins Bethann Hardison, Iman et Naomi Campbell. «Même si ce n'est pas intentionnel, le résultat est du racisme», ajoutent-elles.
Elles dénoncent des dizaines de marques, dont Balenciaga, Céline, Chanel, pour les maisons parisiennes. Mais dans le milieu, pas toujours à l'aise pour parler du sujet, on rejette cette accusation. «Nous avons cent défilés de 22 nationalités différentes. On ne voit pas comment on pourrait être taxé de racisme», s'est défendu auprès de l'AFP Didier Grumbach, président de la Chambre syndicale de Paris. Dans les défilés parisiens qui ont commencé mardi, les mannequins sont à une écrasante majorité des blondes ou brunes à la peau claire, mais il y a aussi quelques filles de couleur, surtout des métisses et de rares noires. Le créateur Felipe Oliveira Baptista a fait défiler une superbe femme à la peau noire. «J'essaye toujours d'avoir une diversité, après c'est une question de feeling et d'allure des filles. Pour moi l'important ce n'est pas si elle est noire, blanche ou jaune», dit-il. Le mannequin Malaika Firth, qui a des origines britanniques, suisses, mais aussi kenyanes et ougandaises, vit elle ses premiers défilés. «Je viens juste de commencer dans le secteur, mais jusqu'ici, je n'ai rien vécu qui s'apparente à du racisme. Je ne me suis jamais sentie discriminée», a-t-elle dit à l'AFP. Didier Grumbach se souvient lui de «périodes où les plus beaux mannequins étaient noirs». «Ca tourne. Il y a des périodes où on est plus européen», ajoute-t-il. Surtout les Chinoises Serge Carreira, spécialiste du luxe et professeur à Sciences Po, rappelle que Paco Rabanne a été «le premier à faire défiler des mannequins à la peau noire» dans les années 70. Yves Saint Laurent «osa aussi avoir quelques muses noires ensuite: Rebecca Ayoko ou Katoucha Niane», poursuit-il. Pour Jean-Jacques Picart, consultant dans la mode, il est «excessif de parler de racisme». «C'est juste une question de moment», dit-il, en reconnaissant que «depuis quelques saisons on ne voit pas autant qu'à une certaine époque de mannequins de couleur sur les podiums». «De la même manière, il y a quelques saisons, on ne voyait jamais de mannequins asiatiques», souligne M. Picart. Or elles sont devenues incontournables. «En mettant un mannequin asiatique, il y a évidemment l'objectif de toucher le marché du Sud-Est asiatique devenu essentiel pour toutes les marques», explique Serge Carreira. D'autant plus que «la plupart de ces mannequins bénéficient, en Asie, d'une grande notoriété comme la Chinoise Liu Wen». «Depuis 2 ou 3 saisons, il y a un vrai engouement pour les mannequins asiatiques et surtout chinoises», confirme Virginie Deren, de l'agence Ford Models Europe. «Les magazines, les créateurs nous demandent beaucoup de Chinoises», ajoute-t-elle. «Cela s'explique en partie par l'ouverture de la Chine. Avant ces mannequins travaillaient dans leur pays», estime-t-elle. De plus, «il faut que les mannequins ressemblent au vêtement, collent à la tendance. Or nous sommes dans une mode minimaliste, que les créateurs associent à des filles asiatiques», analyse Virginie Deren. En revanche, «nous avons des mannequins black, mais on ne nous les a pas demandés pour les défilés», raconte-t-elle. Elle aussi rejette toute idée de racisme dans la mode et parle de «vagues». Alors «peut-être qu'après, on ne prendra plus d'Asiatiques, mais des black black». Le créateur Rick Owens s'est distingué jeudi dans le milieu: pour présenter sa collection, il a choisi des femmes noires en majorité, très bien-portantes, dansant un genre de haka.
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25-10-2014 07:33:52
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