Vous avez consacré un nombre incalculable de tubes à la musique camerounaise et même africaine : Essamba (1989), Nsono Nsono (1996), Nnem Esing (1999) ou encore Dûma (2009) en sont de parfaites illustrations. Cette année 2014, le Festi Bikutsi vous rendra un hommage particulier, en reconnaissance à ces belles années ; quesque cela suscite en vous comme sentiment ?
Ce n’est que chose normal, je trouve ; plusieurs avant moi ont été consacré par ce festival, alors si aujourd’hui c’est mon tour, beh ça fait du bien à moi et certainement à tout ce monde qui m’a connu et qui me connait toujours aujourd’hui. Plusieurs décennies au services de notre musique, avec un peu de recul, quel sentiment vous éprouvez en l’écoutant aujourd’hui ? Mes sentiments, vous dites ? En tout cas, nous autres nous continuons à la travailler, cette musique, et non le vedettariat. Nous avons choisi ce métier par passion et tout nous viens naturellement. La plupart des tubes que vous évoquiez, je n’avais pas pris la peine d’écrire, j’entrais en studio quand les musiques étaient prêtes, et je laissais libre cours à mon inspiration. C’est magique, c’est spirituel. Que pouvez-vous dire au public aujourd’hui, s’il faille faire un petit coup de gueule ? Juste de danser sur les musiques qui sont travaillées, sans distinction de rythmes ; parce qu’aujourd’hui la musique n’est plus travaillée, il n’y a que des improvisations qui se font même mal, des mêmes mélodies. Sinon, pour les petits qui peuvent travailler, je leur souhaite bonne chance. Mais à ceux qui sont limités : Tant pis pour les canards boiteux. Est-ce qu’aujourd’hui, les jeunes viennent vers Mbarga Soukouss ? Je dirais en toute honnêteté que c’est moi qui vais vers les grands, je me fous pas mal qu’ils sont moins célèbre que moi. C’est très important… On peut avoir quelques noms ? Jimmy Ayi, Bilong François, pour ne parler que de ceux-là ; je travaille tout le temps avec ces grands-frères, surtout à la guitare. Quel est votre meilleur souvenir, du moins dans votre riche parcours ? Oh lala ; il y en a tellement. Vous savez, chaque jour pour moi est un meilleur souvenir car rien ne vaut la vie, et grâce à la musique j’ai vécu des moments magnifiques. Rien ne vaut cela. Les gens m’aiment partout, et on ne saurait décrire avec précision ce que ça fait à l’intérieur. Vous êtes aussi connu pour votre discrétion ; comment approcher Mbarga Soukouss aujourd’hui ? (Rires) Est-ce que j’ai un autre travail que celui-ci ? Je fais des spectacles partout, donc ils pourraient bien m’approcher lors de ces occasions. Est-ce à dire qu’ils auraient cogné à la mauvaise porte ? Est-ce qu’on me cherche même encore à Yaoundé ? C’est devenu difficile car on a beaucoup muri, quoiqu’il en soit, je suis là où j’ai toujours vécu –pour ceux qui connaissent-, donc la balle est dans votre camp. Un mot sur le promoteur du festival qui vous consacrera, M. René Ayina ? C’est tout d’abord un promoteur de festival, mais avant ça nous nous connaissons très bien, depuis de longues dates, aux côtés du feu Saint Lazare Amougou, quand la FM 94 ouvrait ses portes. Donc Bravo pour ce qu’il fait pour maintenir notre culture debout. Grâce à son concours le Bikutsi a résisté au temps et se porte très bien même dans le monde entier. Alors je ne saurai conclure sans inviter massivement le public à être des nôtres dès le 03 Novembre jusqu’au 15 Novembre, célébrer la joie, la danse, et la musique. Moi je ferai ce dont je sais faire le mieux : soulever les foules. Je vous attends du 03 au 15 Novembre au festibikutsi 2014. 
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10-04-2015 17:41:46
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