Nous nous sommes amusés à lui rendre une petite visite à son domicile au quartier Hippodrome à Yaoundé, histoire de toucher de près l’intimité de cette meneuse d’hommes au parcours plutôt atypique.
Pour ne pas louper le petit déjeuner aux côtés de Viviane, vaut mieux se lever de bonne heure ; ce matin, c’est à 06h30 que nous nous pointions devant son domicile. Avec beaucoup d’humour –qu’on lui connait d’ailleurs- elle nous servira son petit sourire malicieux avec des intrigues à l’appui, et l’atmosphère se dégageât aussitôt. Comment ne pas se pâmer de plaisir à la vue d’un si bel accueil ! Très vite, le programme journalier nous est donné succinctement et l’horaire se trouve être un élément capital : « Je me lève en fonction de deux cycles et ma vie n’est pas aussi linéaire ; ceci selon que je sois en pleine production ou en baisse. En pleine production, à 19h30 je suis déjà au lit et le réveil est fixé à 03h histoire de bosser jusqu’à 06h. Mais quand je suis en baisse de production –comme c’est le cas en ce moment, je me permets de rester éveillée jusqu’à 21h et je ne me réveille qu’à 05h30-06h ». Pour bien entamer la journée, rien de mieux qu’une petite séance de fitness ; sur ce point, nul besoin de se rendre dans de nombreuses salles de gym qui pullulent la capitale. Viviane peut tout simplement se référer à son moniteur fétiche qui n’est autre qu’un programme de fitness à la télé, ou surtout, la chaîne de diffusion de clips, Trace Africa dont elle raffole les musiques… Ces exercices se font en 30 minutes, suffisantes pour lui donner du punch et de la bonne humeur. S’en suit une petite douche puis le petit déjeuner est servi. Aux environs de 08h30, cap à l’Institut Supérieur de management Public (ISMP) où elle cumule les postes de Professeur/Consultant et Directeur Adjoint. Si en tant que directeur adjoint il lui arrive d’avoir moins de boulot, Viviane ne manque pas –dextérité et opiniâtreté obligent- de mettre à contribution son savoir-faire au service de ses collaborateurs. Ce n’est qu’à 15h30 qu’elle quittera son bureau, et presque jamais avant. Place à présent aux activités intellectuelles ; l’infatigable se prête à l’écriture de ses ouvrages (potentiels), ou s’ouvre à d’autres réflexions, ce dans son cabinet privée, loin du bruit. A partir de 17h30, elle trouve enfin le temps de souffler et de caller son programme pour le lendemain. Une journée assez carrée, mais comme le dit l’adage, les jours ne se ressemblent nullement. Chaque jour a son lot de difficultés, comme ses avantages. Mais à la question de savoir si elle trouve au moins le temps de lire son livre qui actuellement se lit dans toutes les directions, elle répond : « Au secours je suis patron m’habite partout où je vais ; il y a comme une sorte d’intimité et de fusion que l’on vit avec son œuvre, un peu comme un enfant que vous avez mis au monde ». Plus qu’un bébé, l’ouvrage s’avère aussi un bord pour son auteure : « Une fois, lors d’une réunion où on questionnait le processus de recrutement dans notre administration, on se rend compte qu’il y a des activités qui sont menées, des infrastructures qui sont là, mais curieusement le personnel ne suit pas toujours, ainsi que les reformes etc. Et là je me suis demandée est-ce que la première phase de Au secours je suis patron n’a pas été galvaudée ? N’aurait-elle pas été bâclée ? Je vais même plus loin en évoquant une autre anecdote ; en fait j’assistais à un échange où il fallait confier une responsabilité à quelqu’un puis un texte nous a été donné dans lequel on s’interrogeait sur quelle était mes limites, et quelles étaient celles de mon (mes) voisin (s)? C’est-à-dire, circonscrire son espace organisationnel et comprendre son organigramme. Et dans mon livre il y a des préalables aux réponses à ces questions ». En effet, le nouveau décret organisant les inspections dans des établissements classés faisaient état de 15 cabinets pour à peu près 12 000 entreprises dont en réalité 250 sont en règles, d’où la question sur la délimitation des territoires : « Qui fait quoi, comment et avec qui ? » Des cris qui confortent –dans une certaine mesure- la venue d’un tel ouvrage (Ndlr) et son impact dans notre quotidien… On avait fini par croire que Dr. Viviane ne prenait jamais de pause ; bourreau de travail, elle apparait toujours comme une inlassable. Que non ! c’est juste qu’il lui est rare de se déplacer pour un restaurant car elle a tout le nécessaire pour, dans son bureau. Quand bien même elle s’y rend, il lui est difficile de dissocier celui-ci de son cadre de travail : « Il m’arrive d’aller au Hilton mais surtout à « La Normalienne » car je raffole de son Zom (met à base morelles noires) sans sel et du bon Sanga. J’y croise pas mal de collègues aussi. Sauf que j’y mange, mais j’y travaille aussi (rires). Bon, je vais de temps en temps à Buena Vista parce qu’ils font la meilleure crème au chocolat ». Cependant, des petits moments de détentes, Viviane sait se les imposer quand c’est nécessaire; en début de weekend très souvent les jeudis et vendredis), c’est vers les cabarets qu’elle se rue (elle précisera que c’est pas très fréquent) : « J’aime beaucoup les cabarets parce qu’ils sont très révélateurs de la créativité, surtout les artistes qui y prestent car lors des interprétations, ils ont cette manie d’ajouter une touche originale aux chansons et ça me fascine ». Mais le must, c’est quand elle se rend au cabaret « Bois d’Ebène » où sa réputation la devance à chaque fois : « Je ne manque jamais l’occasion d’interpréter du Coco Ateba (rires), et le présentateur des lieux maitrise ma chanson préférée ». Cette artiste en herbe ne s’arrête pas là, elle sait aussi surprendre quand on s’y attend le moins ; lors d’un repas organisé par les étudiants en Master de l’ISMP (en partie des directeurs d’administrations) dans un cabaret de la place, alors qu’il lui a été demandé de répondre à un discours en tant que représentant du Directeur, Viviane le fera en chanson, le plus naturellement possible, arrachant au passage un tonnerre d’applaudissements : « Ce fut un très beau moment, très amusant d’ailleurs ; ils ont pris des photos mais je leur ai demandé de ne surtout pas les poster sur facebook (rires) », nous contera-t-elle, très amusée. Les Mercredis et Jeudis soirs sont alors réservés à ce qu’il convient d’appeler « le temps Karaoké de Viviane », qui en réalité dure près de deux heures de temps. En parlant du réseau social Facebook, Viviane Biwolè n’en est certainement pas accro, mais avoue y être très active (permettez la nuance…) : « J’y vais trois fois par jour, c’est-à-dire à mon réveil (rires), à midi quand je prends ma pause, et en soirée. Sinon mon compte est actif en permanence, et quand je ne suis pas en réunion je réponds instantanément aux messages et posts ». Toutefois, les informations sur ladite page (Viviane Madeleine Ondoa Biwolè) sont rythmées en fonction des objectifs poursuivis par l’observatoire (OMFC) qu’elle représente. Elle n’y communique alors nullement sur sa personne ni ses activités personnelles, sinon son compte Twitter « @VivianeOndoua » serait plus pratique dans ce sens. Internaute presqu’accomplie, Dr. Viviane Biwolè Ondoua dit se plaire au cœur de ce qu’elle appellera « la nouvelle folie » : « Je suis déjà sur Twitter et c’est ma fille qui m’y a initié, et elle m’a également parlé d’Instagram, de Whatsapp et autres, mais je lui ai dit que ça en faisait trop (rires). Sinon, j’estime que ce sont des outils que les gestionnaires devraient utiliser. Tenez par exemple en France, après le remaniement ministériel, Valls a envoyé les nouvelles valeurs de son gouvernement par Tweets. Barack Obama et y communiquent en permanence. C’est tout simplement révolutionnaire ». Comme tout être normal, Viviane a son tendon d’Achille ; elle avoue être nul en cuisine : « Je l’avoue, je n’aime pas faire la cuisine (rires), c’est vrai que ma position de divorcée me conforte un peu dans ce cas (rires) ». L’intellectuelle se livre alors au Shopping le dimanche, quand elle ne s’exerce pas à la cuisine. Elle se proposera même de nous faire une omelette complète avant de prendre la route du boulot ; à l’unanimité, toute l’équipe de culturebene la trouvera délicieuse… Etrange, venant d’une femme qui dit ne rien connaitre en cuisine ! Mais Viviane Ondoua a toujours des arguments: « (rires) La cuisine n’est juste pas au cœur de mes activités, pas parce que je n’aime pas en faire mais parce que je ne peux pas tout faire en même temps (rires). Je préfère faire du rangement, et le reste les enfants s’en chargent car ils sont grands déjà. Sinon je cuisine les dimanches, quand ils veulent manger quelque chose d’exceptionnel, mais ça n’arrive que deux fois en un mois ». La religion Dieu occupe également une place de choix dans la vie du Dr. Viviane Ondoua Biwolè ; Chrétienne Catholique semi-pratiquante, il lui arrive de temps en temps de lire des Evangiles dans la Bible et en tant que membre Rotarienne, elle participe beaucoup à des œuvres caritatives. Présidente de l’Association des femmes de l’ISMP, elle fait aussi partie de deux autres associations qui militent pour la solidarité. Stratège, elle sait gérer son emploi du temps et faire d’une pierre deux coups quand l’occasion se présente ; par exemple les samedis et dimanches entre 06h10 et 07h20 elle marche de chez elle (quartier Hippodrome) au quartier Tsinga et en profite pour rendre visite à sa famille. Aux environs de 10h, elle est de retour à la maison et peut se préparer pour le salon de coiffure. Une fois au salon (entre 11h30 et 12h) elle en profite pour regarder le programme Canal Presse sur Canal2 International. Elle nous confiera que tous ces moments concourent à son épanouissement intellectuel ; elle déborde ainsi d’inspiration, assez pour penser plusieurs ouvrages à la fois. Un serait d’ailleurs en route, mais elle nous laissera dans le suspens. Nous ne le découvrirons qu’en début 2015. En attendant, le Dr. Viviane Ondoua Biwolè achève sa lecture du fabuleux livre mémoires d’Hillary Rodham Clinton « Le temps des décisions » paru aux éditions Fayard et racontant les détails de l’expérience de celle-ci alors chef de la diplomatie américaine (pendant quatre ans). Vivre aux côtés de Viviane Biwolè effraierait certains, mais d’autres par contre trouveront l’aventure assez excitante. Toujours au pas, pour une tête bien pleine et équilibrée. Dr. Viviane Biwolè Ondoua, dame d’exception a-t-on envie de dire, admirablement a réussi à se faire une petite place dans un monde que l’on sait trop grand, un monde impitoyable –à plus forte raison pour une femme- où chaque erreur est alors amplifiée et chaque combat n’est remporté sans écorchure. Au prix du travail et d’un moral en béton, elle poursuit pied à pied son ascension, perfectionniste certes mais patiente quand il le faut. Professeur/Consultant et Directeur Adjoint à l’Institut Supérieur de Management Public, auparavant Inspecteur N°1 puis Inspecteur Générale au Ministère de la fonction publique et de la réforme administrative entre 2007 et 2010, Dr. Viviane biwolè est également auteure depuis deux ans, notamment du chef-d’œuvre Au secours je suis patron, paru aux Editions Clé. 
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