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Alpha Blondy: «Nous avons tous failli en Côte d'Ivoire»
Source, auteur, copyright
slateafrique.com - Propos recueillis par Pierre Cherruau et Lala Ndiaye
Plus apaisé, le chanteur Alpha Blondy revient sur la crise ivoirienne, avec du recul. Le reggaeman livre son analyse sans concessions à SlateAfrique.
     Date de publication: 16-11-2012   08:36:00
SlateAfrique — Quels sont vos projets musicaux?

Alpha Blondy — Mon prochain album est déjà bouclé. Il a été produit par la maison de disque Wagram. Il sera disponible dans les bacs au mois de janvier ou février 2013. Tout est fait, je suis presque en vacances musicales, mis à part quelques tournées.

SlateAfrique — Quelle sera la nouveauté par rapport à l’album précédent?

A.B. — L’album sera intitulé Mystic Power. Ce sera une formule musicale nouvelle. On a essayé d’innover en ajoutant une dimension rock à la tonalité roots-reggae.

SlateAfrique — Quels seront les thèmes abordés dans ce 16e album?

A.B. — Les thèmes varient. J’y évoque la bataille d’Abidjan durant la crise postélectorale. L’«ivoirité», que j’appelle le concept négro-nazi, qui est l’origine même de la crise ivoirienne, qui y sera également abordé.

Il y a aussi une chanson qui s’appelle Pardon, qui est un plaidoyer pour la réconciliation dans le pays et en même temps une sorte de mea culpa. Je parle aussi de mon expérience aux Etats-Unis. Dans cette chanson, je dis: «My american dream turn to be a nightmare» (mon rêve américain est devenu un cauchemar).

SlateAfrique — Pourquoi un cauchemar?

.B. — Parce que le rêve n’a pas fini avec les dollars et la limousine. C’était plutôt un séjour où je suis passé d’hôpital en hôpital. Ce n’est pas à cela que je rêvais. Mais, c’était un séjour très formateur, qui m’a endurci et qui a trempé mon caractère.

C’est durant cette période que j’ai fait mon «service militaire». C’était très dur surtout quand on se retrouve seul, sans personne sur qui s’appuyer. Tout ce que j’ai appris, c’est l’acharnement au travail. Je suis devenu très perfectionniste, depuis. Cela m’a donné la rigueur au travail.

J’ai passé cinq années au Etats-Unis mais qui en valent dix, tellement c’était dur. Ce n’était pas l’Amérique des Cadillac ou de Las Vegas. J’étais coursier à New York, donc je ne roulais pas sur une fortune. Malgré tout, c’était une très belle expérience. Cela m’a formé.



SlateAfrique — Mystic Power est essentiellement tiré d’une expérience personnelle?

A.B. — Non, c’est plutôt un mélange. Par exemple, il y a une chanson qui s’appelle, Crimes spirituels, où je parle de ceux qui, au nom de Dieu, commettent des actes criminels. Dans cette chanson, je leur dis:

«Il ne faut pas mêler Allah à vos actes criminels. Il n’est pas un Dieu terroriste, Mahomet, n’est pas un prophète terroriste.»

SlateAfrique — Est-ce que ce message est particulièrement adressé aux islamistes du Nord-Mali?

A.B. — Ces dernières années, des personnes se sont approprié Dieu, ils n’en n’ont pas le droit. Dieu n’est pas leur propriété privée. Il appartient à tout le monde. Ils ne peuvent pas au nom de Dieu agresser Dieu.

Si Dieu a créé l’homme à son image, nul n’a le droit de se substituer à lui. Et dans tous les livres saints, que cela soit la Bible, le Coran ou la Torah, ils sont formels: le premier commandant est «tu ne tueras point». Donc, ils n’ont aucun droit de tuer.

«Le mélange spiritualité et politique, c'est de la manipulation»

SlateAfrique — Aujourd’hui comment expliquez-vous ce qui se passe en Afrique de l’Ouest, parce qu’il y a dix ans on n’aurait pas imaginé qu’il y aurait Boko Haram, AQMI ou encore Ansar Dine, et que l’on aurait détruit les tombeaux des saints à Tombouctou. Comment interprétez ce basculement de la jeunesse dans des actes terroristes?

A.B. — Quand la spiritualité est mélangée à de la politique, il y a toujours de la manipulation. Il y a des gens qui ont la foi et si cette croyance n’est pas bien gérée, il y aura toujours des groupuscules qui voudront les contrôler à des fins personnels.

Que cela soit Boko Haram ou Ansar Dine, je pense que les politiques sont derrières. Ils ont voulu utiliser la dimension islamique à des fins personnelles.

SlateAfrique — Vous voulez vous faire pardonnez par rapport à quoi?

A.B. — Dans la chanson, je dis:


«Je me suis réveillé au pied du mur de ma vanité. J’ai entendu ma conscience pleurer et je me suis mis à prier. A tous ceux que j’ai offensés, je demande pardon. Et à tous ceux qui m’ont offensé, je demande pardon. A tous ceux, qui ne m’ont pas compris et à tous ceux que je n’ai pas compris, je demande pardon.»

C’est une sorte de recul que je prends en tant qu’artiste et en tant qu’ambassadeur de l’ONU pour la paix, parce que si nous avions réussi notre mission, il n’y aurait pas autant de sang versé, autant de larmes. Que cela soit moi, l’ONU ou tous les autres, nous avons tous failli quelque part.

SlateAfrique — Dans le précédent album vous étiez un peu plus dur, vous disiez dans un titre que mieux vous connaissiez vos amis, plus vous aimiez votre chien. Et aujourd’hui, vous demandez pardon. Pourquoi ce revirement?

A.B. — J’ai évolué. Dans la vie, il n’y a pas que des côtés tristes, il y a des instants beaux, où on peut regarder dans le rétroviseur et se dire que tout n’est pas négatif. Les évènements, heureux ou malheureux, qui interviennent dans nos vies ne font qu’accroître notre expérience.

SlateAfrique — Et quels sont ces évènements qui vous ont poussé à de tels propos?

A.B. — Il arrive que l’on soit déçu par certains amis. Il y a des gens que l’on a beaucoup aimés et qui ont posé un acte qui peut nous blesser. La dureté des propos équivaut à l’amour que nous avons pour ces personnes-là et à la profondeur de la blessure. Sinon un inconnu pourrait t’offenser dans la rue que cela ne t’affecterait pas.

Tout le monde a été blessé, mais seulement tout le monde n’a pas chanté sa blessure sur tous les toits comme moi. C’était une sorte de thérapie de parler de mes blessures. Je me sens plus apaisé aujourd’hui.

«Le reggae est comme une sorte de parti d'opposition»

SlateAfrique – Dans l’une de vos chansons vous n’étiez pas apaisé du tout. Vous disiez au chanteur Tiken Jah Fakoly «J'aime pas ta gueule». Qu’en est-il de vos relations aujourd’hui?

A.B. — Ce paragraphe est clos. Tiken et moi avions réglé nos divergences. Nous avions fait une chanson ensemble qui parle de réconciliation et nous avions fait ensemble la caravane de la réconciliation. J’aimerais ne plus évoquer ce chapitre. Cela ne sert à rien de ressasser des choses passées.



SlateAfrique — Comment expliquez-vous le fait que le reggae soit aussi populaire en Afrique de l’Ouest?

A.B. — Le reggae n’a vraiment jamais répondu aux critères de mode. La misère ou la révolte ne sont pas une mode, encore moins les blessures internes. En Afrique de l’Ouest, le reggae est devenu comme une sorte de parti d’opposition, à un moment donné.

Dans les années 80, c’était le parti unique et c’était seulement les reggaemen qui pouvaient dire des choses, que personne n’osait dire. Parler du parti unique (en Côte d’Ivoire), des élections truquées ou de président démocratiquement élu par les armes en faisant allusion aux coups d’Etat, tout cela, il fallait le faire. Mais nous ne savions pas que nous faisions de l’opposition en dénonçant ses choses-là.

Et puis, on peut écouter du reggae en bambara, en haoussa, en dioula, en wolof, en anglais, en français, en ashanti, etc. Il y a toutes ces possibilités que les jeunes ont pour pouvoir s’exprimer et aussi arriver à vivre. C’est pourquoi le reggae est resté très puissant en Afrique de l’Ouest.



SlateAfrique — Comment trouvez-vous toujours les ressources pour avoir en vous cette révolte?

A.B. — Quand on a été mordu par la pauvreté, la privation, on en guérit difficilement. Les mêmes problèmes existent à Dakar, à Abidjan ou à Bamako. Le manque d’infrastructures, de logistique, d’éducation, ce sont des problèmes que ces jeunes Africains vivent au quotidien.

On veut bien chanter des chansons d’amour, mais le problème est ailleurs. Les gens crèvent la dalle avant tout. Et quand les gens n’ont rien, ils ne peuvent que se raccrocher à Dieu, c’est ce qui explique un peu la dimension spirituelle du reggae. C’est un peu tout cela qui peut donner une longue vie à la carrière d’Alpha Blondy. Redonner l’espoir divin aux parents, aux jeunes, etc...

SlateAfrique — Par rapport à votre notoriété ne pensez-vous pas que vous auriez pu faire plus pour calmer les jeunes patriotes durant la crise postélectorale?

A.B. — Quand les gouvernants décident de manipuler les jeunes à des fins politiques, cela donne un peu comme ce que l’on a vu avec les jeunes patriotes.

Au début, ce n’étaient que de simples mouvements estudiantins, lorsque les politiques ont récupéré ces mouvements, ils en ont fait un outil de répression, de vandalisme. Et là, les gens étaient impuissants face à cela. Ils avaient peur de la Fédération des étudiants et scolaires de Côte d’Ivoire (Fesci).

Personne n’osait s’en prendre à la Fesci. La Fédération pouvait même s’en prendre à un juge devant un tribunal, et personne ne pouvait lever le petit doigt pour intervenir. Je n’en veux pas à la Fesci, mais aux politiciens qui ont manipulé ces jeunes.

«Je ne pensais pas qu'on irait jusqu'à l'affrontement militaire»

SlateAfrique - Est-ce que dans votre soutien à Laurent Gbagbo vous vous êtes senti manipulé à un moment donné?

A.B. — Disons que j’ai été naïf, j’ai cru à la sincérité des politiciens ivoiriens. En ce qui concerne Laurent Gbagbo, je préfère ne pas parler de lui. Je ne préfère pas taper sur un homme à terre.

Mais, de manière générale, nous avons fait confiance à ces politiciens qui nous ont dit que les élections seraient fair play et que le vainqueur appellerait son adversaire comme cela s’est passé au Sénégal (en mars 2012, Macky Sall a remporté la présidentielle face à Abdoulaye Wade) ou encore récemment aux Etats-Unis.

On n'a rien compris quand nous avons commencé à voir double: deux présidents, deux Premiers ministres, deux gouvernements. C’était le summum du ridicule. Après, c’est devenu traumatique, tragique. Ni moi, ni les autres n’ont rien compris.

Il y avait quelque chose qui nous avait échappé. On ne pensait pas que les élections allaient prendre une telle tournure. C’est pourquoi beaucoup d’artistes se sont prononcés pour soutenir un candidat. C’était un peu comme au football, c’était cool. Mais, après on n'a rien compris. Ça a dérapé.

SlateAfrique — En tant qu’ambassadeur de la paix pour l’ONU, pourquoi avoir attendu autant de temps pour réagir face aux escadrons de la mort?

A.B. — Je vous jure que j’avais prévenu. Même avant les élections, j’avais dit qu’il fallait réunifier l’armée avant d’aller aux élections. Mais je savais que ça allait péter, en Afrique, il y a toujours deux vainqueurs.

Le choix des armes était déjà là. Il y avait deux armées, donc c’était à prévoir. Le jeu était déjà biaisé. D’un côté ou de l’autre, l’hypothèse d’une défaite pour leur candidat n’était pas envisagée.

Les deux camps étaient tellement remontés que la crise était inévitable. Mais les naïfs, comme moi, ont cru à un simple jeu politique et on ne pensait pas qu’on irait jusqu’à l’affrontement militaire.
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