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Didier Fabien YENE, migrant devenu expert international reconnu
Source, auteur, copyright
© Mouvement Nkul Beti
Je regrette que, trop souvent, on prenne des décisions à la place des autres sous prétexte qu’on pense connaitre leurs ressentis et leurs besoins… Je pense que nous devons changer la façon dont les choses sont généralement faites. C’est ce qui me différencie de pas mal de chercheurs qui finalement se mettent surtout eux en avant, plus que les sujets ou les personnes pour lesquels ils travaillent
     Date de publication: 24-08-2012   03:14:28
Fabien Didier Yene est parti du Cameroun à l’âge de 24 ans pour se diriger vers l’inconnu en espérant obtenir une vie meilleure ailleurs. Fabien Didier Yene a vécu au Maroc où il s’est engagé dans la défense des droits des personnes qui, pour diverses raisons, ont dû choisir l’émigration. Il a fondé l’ADESCAM, Association de sensibilisation et de développement des Camerounais migrant au Maghreb (Maroc), et il a été représentant de la communauté camerounaise des migrants au Maroc. Il a milité aux côtés de l’Association marocaine des droits humains, Attac Maroc (groupement des altermondialistes), sans oublier sa participation à l’action humanitaire de Caritas-Maroc et dans le réseau Manifeste euro-africain créé au Maroc en 2006, lors de la conférence non gouvernementale, pour défendre les droits fondamentaux et la liberté de circulation des personnes. En 2010, Fabien Didier Yene publie l’ouvre « Migrant au pied du mur ». S’inspirant de ses expériences personnelles et de celles d’autres migrants africains, Il raconte dans son ouvrage deux itinéraires différents à travers les pays de migration et nous renseigne sur les épreuves subies par ces groupes de personnes désespérées. Dans une lettre adressée au Premier Ministre Camerounais en Avril 2010, Fabien Didier Yene attire l’attention sur la situation des migrants camerounais au Maroc.

Fabien Didier Yene est né le 26 mars 1979 à Omvan, département de la Mefou-Afamba, Région du centre Cameroun. Après ses études primaires à l’école publique d’Endoum, il est entré en classe de sixième au collège de la Mefou à Yaoundé, puis deux ans par après, le CES de Nlong où malheureusement il échoue au brevet d’étude du second cycle, alors qu’il fut de la première promotion des candidats de cet établissement. Il est ensuite allé au lycée de Mfou pour obtenir son brevet. Deux années après, il se retrouve en classe de première. Mais faute de moyens pécuniaires, ses études se sont vues arrêtées et c’était une nouvelle vie devant lui !

Voici le pré-parcours d’un migrant devenu expert international reconnu !
Deux ans après, Le Mouvement Nkul Beti est reparti à la rencontre de Fabien Didier Yene.
1. Les Etats au pied du mur
 
Pendant des millénaires, la peur a poussé les hommes à construire des murs pour se protéger. Au cours de l’histoire, ces murs ont été érigés contre les armées ennemies mais, à notre époque, on bâti des murs contre les populations les plus démunies. Le mur de Berlin a été construit contre des gens ordinaires. Sa mission était d’écarter les berlinois de l’Est de la ville et repousser l’influence occidentale. En 1989, il tomba. Et l’on eu l’impression que tous les autres murs étaient tombés. Mais ce n’était pas le cas… Plusieurs pays dépensent actuellement des milliards de dollars pour construire des murs plus grands, plus sophistiqués et encore mieux surveillés qu’auparavant. Officiellement érigés contre les terroristes, ces murs servent en fait à exclure les gens les plus pauvres, « les migrants clandestins » en quête d’une vie meilleure.

Il y a une génération, personne n’aurait imagé une Europe sans frontière, mais aujourd’hui elle existe. Pour la plupart des européens, les contrôles douaniers n’ont plus d’importance ou presque, car, il n’existe plus de frontière qu’à l’extérieur de l’Europe, gardée comme une forteresse. Exemple : la muraille de sécurité de 45 millions de dollars de la petite ville espagnole de Ceuta. C’est une barrière imposante avec ses deux clôtures parallèles, ses fils barbelés et ses détecteurs ultra sensibles. De plus, elle est patrouillée jour et nuit par la garde civile espagnole… Quel trésor cache donc Ceuta ? A première vue, avec sa petite église, ses cafés, ses bars, Ceuta ressemble aux autres villes du sud de l’Espagne. Pourtant, c’est une ville singulière : d’abord elle n’est pas située en Europe. On l’ignore souvent, la frontière sud de l’Espagne n’est pas l’Andalousie, mais Ceuta, enclavée sur un promontoire de la côte Nord-est du Maroc. Et cette annexion n’est pas récente. Ceuta, et sa ville jumelle Melilla, font partie de l’Espagne depuis 500 ans. A l’entrée de l’Espagne dans l’UE, Ceuta s’est transformée. Cette petite ville est devenue une porte d’entrée majeure vers l’Europe. Devant cette situation l’UE a investi des millions d’euros pour s’assurer que sa frontière africaine était hermétiquement close. De nombreux habitants de Ceuta considèrent la barrière comme une regrettable nécessité, car ils redoutent l’invasion des étrangers.

Cette barrière coûteuse n’a pas pour but d’empêcher les marocains d’aller en Europe. Quotidiennement, des milliers d’entre eux vont y travailler ou faire leurs courses en toute légalité. Elle n’empêche pas non plus la contrebande coutumière. Les contrebandiers marocains ont trouvé moyen de contourner l’obstacle… Cette barrière existe pour empêcher les migrants clandestins subsahariens de mettre les pieds dans l’UE. Arrivés là, ils espèrent obtenir l’asile politique et le statut de refugiés.

Il y a donc des milliers de subsahariens qui vivent au Maroc dans l’espoir de franchir un jour cette barrière. En désespoir de cause, certains élisent aujourd’hui domicile dans les grandes métropoles marocaines où, tant bien que mal, ils essayent de se construire une vie. D’autres, faute de moyens, survivent dans les forêts à proximité des enclaves de Ceuta et Melilla. En 2005, suite à une tentative de passage massive en Europe, organisée par des migrants pour submerger les gardes frontières et qui coûta la vie à 14 personnes, les terribles conditions de vie de ces migrants ont été découvertes et médiatisées. Les images ont fait le tour du monde mais depuis, les choses ont-elles changé ?

Jusqu’à ce jour, des migrants sont arrêtés quotidiennement par la police marocaine, puis reconduis vers la frontière algérienne par laquelle la majeure partie d’entre eux est entrée au Maroc. Les ONG, les associations ainsi que la société civile se mobilisent en solidarité avec ces migrants pour dénoncer les traitements inhumains et indignes qu’ils subissent pendant les arrestations et reconduites à la frontière Maroc-Algérie. Sans être présentés devant le juge d’instruction, ils sont directement refoulés vers la frontière où ils sont toujours victimes du jeu de ping-pong entre les deux pays, le Maroc les renvoyant en Algérie et l’Algérie les repoussant au Maroc.

Le Maroc, ce grand pays qui a toujours pris des engagements au niveau international sur la protection des travailleurs migrants ainsi que leurs familles, sur la liberté d’expression, la liberté d’association, la démocratie, la justice sociale, la liberté d’opinion etc., est-il aujourd’hui prêt sans ambages à définir sa propre politique migratoire, dans le respect de la dignité et du droit de ces subsahariens, ou restera t-il ce gendarme à la solde de l’UE ?
2. Migrant devenu expert international reconnu
 
Fabien Didier YENE, après avoir été parrain du Festival Migrant’scène en France 2011 ; participé au Festival des Libertés à Bruxelles ; intervenu à plusieurs conférences et événement organisé par la Fondation Heinrich Böll en collaboration avec Le Monde Diplomatique ,taz.die journal quotidien , Le vendredi et zitty Berlin sur le printemps arabes et ses conséquences sur les personnes subsahariennes au Maghreb. Il interviendra une fois de plus au Maroc à Rabat du 23 au 27 septembre dans le cadre d’une mise en oeuvre du projet « prévention de la migration illégale des mineurs non accompagnés » financé par l’Union Européenne (Ref Europe Aid/126364/C/ACT/Multi), CISS- Cooperazione Internationale Sud-Sud, en partenariat avec le Cesem et l’EGE et avec l’appuis de la coopération suisse au Développement( contrat 7F-08219.01.16), réalisé dans le cadre d’une haute formation intitulée : « Mineurs d’ici et d’ailleurs » destinée à des cadres associatifs, des administrateurs, et des chercheurs du Maroc, France, Italie, Espagne et Algérie. La formation se concentrera sur l’adoption de l’approche droits dans la prise en charge des mineurs migrants non-accompagnés.

Fabien Didier YENE encadrera aussi une formation en présentant une intervention sur « l’immigration subsaharienne : Réalités et défis » à Rabat du 27 septembre au 1er octobre 2012, dans le cadre de l’organisation de la session de formation sur les mécanismes juridiques pour la protection des Droits des travailleurs immigrés et leurs familles organisé par ODT Travailleurs Immigrés Membre de l’organisation démocratique du travail.

Enfin, du 3 au 10 octobre 2012, Fabien Didier YENE, participera au Forum migration qui aura lieu à Oujda – Maroc. Il interviendra dans l’atelier organisé par l’AMDH –Association marocaine des Droits Humains intitulé « Droits humains aux frontières et Droits des migrantes ». Il présentera ensuite une étude sur les circuits migratoires en Afrique, accompagné des témoignages du vécu quotidien des personnes subsahariennes au Maghreb et en particulier au Maroc.
3. Entretien exclusif avec Fabien Didier Yene
 
Bonjour Mr Didier Fabien YENE. En deux ans, vous êtes parti d’un activiste luttant pour la cause des immigrés au Maghreb à un expert reconnu au niveau international. Ma question : Faut-il rêver ? Faut-il avoir de la passion pour une chose ? Faut-il se définir une mission de la vie ? Bref, quel est le conseil que le consultant international Didier Fabien YENE donne à la jeunesse ?

Tout d’abord merci pour cette interview. Je te remercie pour l’attention portée à mes multiples activités militantes ; merci surtout, pour la possibilité que m’offre le mouvement Nkul-Beti de rester en communication permanente avec mes frères et sœurs partout dans le monde, qui suivent de loin les publications et l’évolution du vaste chantier que tu as initié.

Pour répondre à ta question ; je pense tu as tout dit… A la jeunesse camerounaise, africaine et pour ne pas dire du monde entier, je dirais qu’il faut rêver dans la vie. J’en suis absolument convaincu. Il faut se fixer des objectifs, tracer un chemin, définir l’idéal que l’on voudrait atteindre. Moi par exemple, c’est mon rêve de vie qui me fait tenir debout et qui me fait surmonter toutes les épreuves. Et j’ai de la passion pour tout ce que je fais : c’est ça le sel de la vie !

Expliquez-nous concrètement comment vous avez réussi à vous établir sur la scène internationale en tant qu’une référence pour les questions d’immigrations et de la mobilité des êtres humains…

Je ne sais trop quoi vous dire sur cette question. Mais honnêtement, tout ce que j’ai fait jusqu’à ce jour, je l’ai toujours et d’abord fait avec altruisme. Je veux même aller plus loin : je l’ai fait avec Amour. Je milite pour une cause que je trouve d’abord humaine, puis vient le côté juste. D’une certaine façon, j’ai le sentiment que je n’ai pas le choix : les politiques restrictives d’immigration créent tellement de dégâts que je ne peux pas imaginer rester sans rien faire. Alors je consacre l’essentiel de mon temps à faire des recherches sur cette question de mobilité humaine, et en toute franchise, ce sont surtout les gens qui sont en migration qui m’intéressent et que je mets en avant ; je tiens à leur donner la possibilité de me dire eux-mêmes ce qu’ils pensent et espèrent pour leurs propres vies. La parole des premiers intéressés a toujours plus de poids que celle de ceux qui les représentent… Je regrette que, trop souvent, on prenne des décisions à la place des autres sous prétexte qu’on pense connaitre leurs ressentis et leurs besoins… Je pense que nous devons changer la façon dont les choses sont généralement faites. C’est ce qui me différencie de pas mal de chercheurs qui finalement se mettent surtout eux en avant, plus que les sujets ou les personnes pour lesquels ils travaillent. En ce qui me concerne, je ne me bourre pas le crâne avec des rapports publiés par de grandes institutions. Ils disent presque tous la même chose ! Je les lis uniquement pour me faire une idée, et je conserve toujours mon esprit critique. J’ai étudié la façon dont les politiques migratoires sont pensées par les pays industrialisés et appliquées par les pays de transit. J’ai aussi eu la chance de collaborer avec des journalistes engagés, qui m’ont convaincu de l’importance de tout faire pour essayer de changer l’ordre actuel des choses. J’aime le travail de terrain et surtout je le connais, c’est ce qui me donne un peu de visibilité sur le plan international. Mes réflexions sont peu à peu prises en compte car elles sont le résultat d’observations de terrain, empiriques. Ce ne sont pas de simples réflexions théoriques, élaborées dans un bureau. Car ne l’oubliez surtout pas Maurice : avant tout, je suis moi-même migrant. J’ai vécu, dans ma chair, toutes les humiliations, les stigmatisations et les préjugés que les pays développés infligent aux personnes venues des pays pauvres, dits « en voie de développement ». Ce sont donc mes connaissances théoriques et pratiques de la migration ainsi que ma façon particulière de travailler (toujours au contact des migrants) qui font de moi aujourd’hui, une personne de référence au niveau international. Par ailleurs, je n’ai jamais eu la prétention de renier ne serait-ce qu’une infime partie de mon histoire, comme le font malheureusement la plupart des migrants et migrantes installés dans les pays riches : je suis fier de cette histoire, car c’est une partie de moi-même. Et c’est grâce à cette histoire que j’ai trouvé un sens à ma vie.

En quoi consiste votre travail en ce moment ?

En ce moment, je réponds à toutes les sollicitations internationales possibles, pour donner mon regard sur ce monde en manque d’humanité (effet pervers du capitalisme !). Parce qu’on ne peut pas continuer à parler de conventions internationales, telles que la déclaration universelle des droit de l’homme de l’ONU ou la protection des travailleurs migrants ainsi que leurs familles : toutes ces déclarations internationales et bien d’autres encore, disent défendre l’égalité des individus mais soutiennent le contraire en prenant des positions laissant à penser qu’il y ait des races, des civilisations, des cultures etc., dont certaines seraient évidemment supérieures aux autres…

Personnellement, je milite corps et âme pour la « Liberté de circulation et d’installation de tous, partout sur cette planète ». Je ne comprends pas qu’il y ait sur cette terre (NOTRE Terre !) des gens qui peuvent se déplacer autant qu’ils le veulent, partout où ils le veulent et que, de l’autre côté, il y en ait qui soient privés de ce droit. Bouger, n’est-il pas le propre de l’Homme ?

Bref, j’essaie de lutter contre cette injustice, bien que beaucoup jugent la liberté de circulation prématurée, voire utopique. Depuis plusieurs années, je fais des conférences, je participe à des débats et des forums et j’écris des rapports et des livres pour sensibiliser les intellectuels, universitaires, associations et sociétés civiles des pays les plus concernés par la migration.

Suite à une invitation de la fondation HEINRICH BÖLL, vous étiez à Berlin au mois de mai dernier. Quel était le but de cette invitation et comment s’est déroulé votre séjour dans ce pays ?

Il faudrait peut-être expliquer d’abord ce que fait la Fondation HEINRICH BÖLL : elle soutient le développement du Maghreb et est très impliquée dans les travaux de recherche sur cette région. A terme, il me semble même que cette Fondation voudrait élargir son action en direction de l’Afrique subsaharienne. Mais pour revenir à ta question, la Fondation HEINRICH BÖLL m’a invité pour aller à la rencontre d’élus européens, d’experts internationaux et d’universitaires maghrébins, pour discuter avec eux du respect des Droits humains dans l’espace maghrébin. Il m’a également été demandé de parler du vécu quotidien des personnes venant des pays du sud du Sahara et résidant au Maghreb. Je pense que vous êtes au courant que les migrants subsahariens vivant au Maghreb ou simplement en transit vers l’Europe, sont régulièrement pris pour cible dans les conflits politiques locaux. Dernier exemple en date : la Libye où, pendant la révolution, toutes les personnes noires ont été accusées de soutenir le régime Kadhafi, et lynchées quotidiennement comme des bêtes sauvages. Le Nigéria a été le seul pays à s’indigner et à interpeller la communauté internationale sur ces crimes horribles. Même chose en Egypte, en mai dernier, où des migrants ont été abattus froidement par des gardes frontières égyptiens parce qu’ils voulaient fuir vers Israël. Au Maroc, la situation est un peu différente, mais les forces de l’ordre marocaines ont néanmoins multipliées les chasses au faciès. Bref, ces pays à qui l’Europe sous-traite la gestion des flux migratoires, sont devenus de véritables gendarmes aux frontières extérieures du vieux continent.

Vous avez trois grands rendez-vous internationaux avant fin octobre 2012. Pouvez-vous nous présenter les contextes de ces rendez-vous ?

En octobre, je suis invité au Maroc pour participer à une formation proposée par l’Organisation Démocratique du Travail (l’ODT, qui est membre de la Fédération Mondiale de l’Organisation Démocratique du Travail). NB : grande première en Afrique, le Maroc a dernièrement œuvré pour la création d’un syndicat des travailleurs immigrés, dont je suis le porte-parole en France.
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Je devrai aussi poursuivre le travail que je mène depuis plusieurs années et participer à la présentation d’un rapport réalisé par la Coopération Internationale Sud Sud (CISS) en partenariat avec le CESEM et l’EGE, avec l’appui de la Coopération Suisse. Le CISS est un grand partenaire pour la recherche sur le co-développement en Afrique. Il publie des rapports vraiment intéressants, nous avons d’ailleurs mené une étude ensemble sur les mineurs migrants non accompagnés au Maroc.
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Enfin, je me rendrai au Forum Migration qui se tiendra à Oujda, où je parlerai des circuits migratoires en Afrique, dans le cadre d’une étude réalisée par un chercheur sénégalais Mr Hassane BAH, qui aujourd’hui occupe un poste important au CCFD.
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Une femme ou un homme d’honneur c’est quoi pour vous ?

Pour moi, un homme ou une femme d’honneur c’est avant tout une personne qui a de la valeur humaine. Et c’est une personne qui fait preuve de dignité, de fierté.

Avez-vous atteint vos ambitions ? Etes-vous satisfait de votre parcours ?

Non… ! Franchement, je suis très loin d’avoir atteint mes objectifs. Je pourrai être satisfait de mon parcours quand les subsahariens seront enfin regardés (au Maghreb et ailleurs) comme des citoyens de ce monde, quand ils seront vus et traités comme des humains et non comme des bêtes de sommes qu’on attrape puis qu’on égorge quand on veut. Les migrants subsahariens ont droit à la santé, au travail, à l’instruction, au logement, AU RESPECT. Ce sont des droits élémentaires, de base. Personnellement, mes ambitions seront satisfaites quand les missions diplomatiques africaines (au Maghreb en particulier) veilleront à la protéger l’intégrité physique de leurs concitoyens. Ce qui est loin d’être le cas…

Mr Fabien Didier YENE, avez-vous un mot à dire sur le Forum International Ekang (FIE) ?

Je pense que le Forum International Ekang doit se concrétiser et avoir lieu. Nous avons vraiment besoin d’espaces de discussion de ce genre dans la société actuelle et dans un pays comme le nôtre. Je salue ici l’initiative de Maurice. Personnellement, je serai heureux de faire un retour aux sources, de retrouver mon pays après 11 ans d’absence. Mais surtout, le FIE est pour moi une chance de faire entendre la voix de ceux que l’on n’écoute pas, parce qu’ils sont perçus comme des sous-hommes ou que l’on n’entend pas, parce qu’ils sont morts en chemin pour l’Europe. C’est une chance, oui, comme celle qui m’a été donnée en 2005 suite à la tentative massive de passage des grillages entre le Maroc et l’enclave espagnole de Melilla et qui s’est conclue par la mort de dizaines de subsahariens, tués par les gardes côtes des deux pays complices. C’est alors que j’ai compris que je ne pouvais plus rester les bras croisés, à regarder mes frères mourir chaque jour sans plus de considération que des animaux. Et c’est alors que je me suis donné pour mission de lutter contre l’indifférence des pays riches et de dénoncer l’inhumanité de leurs politiques migratoires.

Comment accepter que l’on meure juste parce qu’on a rêvé de lendemains meilleurs ? Savez-vous combien de jeunes gens, femmes et enfants perdent quotidiennement la vie dans les mers, les déserts, ou aux frontières juste parce qu’ils veulent vivre dignement ? On les croit malades, on les traite d’inconscients ou de fous parce qu’ils partent, au péril de leurs vies. C’est vrai qu’il faut être fou pour rêver de liberté. Alors Nelson Mandela était fou. Gandhi était fou. Le Général de Gaulle était fou. Jésus était fou.

Donc pour résumer, le FIE est pour moi une chance à ne pas laisser passer. Une chance pour tous les Ekang de se réveiller et de fixer des missions pour eux-mêmes mais aussi pour le monde dans lequel ils vivent.

Je vous dévoile ici que nous allons vous adresser une demande officielle pour devenir Ambassadeur du FIE. Que dites-vous à propos ?

J’en serais très honoré. Je souhaite la réussite du FIE et ferai mon possible pour servir au mieux cette belle initiative.

De quelle manière pouvez-vous nous aider dans l’organisation du FIE ?

Je dis bien. . . Je ferai tous ce qui sera à mon possible pour que le FIE se concrétise. Je ne vais pas me faire couper la tête ou les jambes ; mais j’apporterai, mon soutien, spirituel, intellectuel, physique, psychique etc… pour soutenir cette initiative. Moi, personnellement, je là trouve formidable, splendide…je dis bien encore une chance en OR pour les Ekang éparpillés et sans repères partout dans le monde. Avec la grâce du très haut et ma volonté personnelle ; je donnerai tous ce qui sera à mon pouvoir.

Mr Fabien Didier YENE, le Mouvement Nkul Beti vous souhaite beaucoup de réussite sur la scène internationale. Merci pour cet entretien. Vous avez le dernier mot…

C’est moi qui vous remercie. A vous tous, frères et sœurs Ekang, je voudrais pour conclure partager avec vous cette réflexion : Le Danger n’est pas ce que l’on ignore ; c’est ce que l’on prend pour certain alors qu’il ne l’est pas ! Je veux dire par là que le danger, pour nous Ekang, c’est la certitude que nous avons d’être forts, de tout maitriser, de tout connaître. Nous sommes plein d’orgueil. Mais si nous faisons ce Forum, nous pourrons apprendre à voir au-delà des apparences et des certitudes, et de cela, nous pourrons être fiers.

Merci à vous tous qui avez pris le temps de me lire et merci à tous ceux et celles qui sont impliqués de près ou de loin pour la réussite du FIE. Merci surtout à tous ceux qui, restés au pays, se mobilisent chaque jour pour donner sens à notre avenir.
YENE Fabien Didier
Consultant: Migration Sub-saharienne
Tél:00212610275676 // 0033616636732
Skype:yefadiskype

[Ouvrage]
Migrant au pied du mur
Date de publication : Juin 2010
284 pages - 25 €
ISBN : 978-2-8404-9599-4
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