A la découverte de Sandrine Tsoungui

Source, auteur, copyright
Source: Betibenanga.com

Sandrine Tsoungui, ce nom est sans doute inconnu au grand public et pourtant, ce bout de femme dynamique oeuvre pour la jeunesse de son village. Soeur du lion indomptable Achille Emana, cette digne femme Beti fait partie de ces acteurs qui agissent dans l'ombre pour le bien de leur pays. Sandrine Tsoungui a décidé, le temps d'une brève interview, de nous permettre de la découvrir et de mieux la connaître.
Date de publication: 05-03-2010 03:55:21

…Sandrine Tsoungui c'est une femme comme toute les autres, mère de famille belle, rayonnante et séduisante mais surtout, déterminée qui sait ce qu'elle veut mais avec un caractère de cochon et qui y met des moyens pour y arriver... C'est aussi celle qui, porte des batoulas et kaba quand elle est au Cameroun, son très cher et beau pays! J’aime la musique en général et camerounaise en particulier puisque je suis née dans une famille d'artistes. Sandrine Tsoungui c'est celle qui pense que la misère du monde finira un jour quand nos dirigeants apprendront à partager... C'est celle qui aime faire la cuisine africaine, qui aime chanter sous la douche. C'est aussi celle qui est autoritaire, celle qui essaye d’être une bonne épouse (rire) ...Qui sait aimer et qui voudrais être aimée à sa juste valeur en retour.

1. Pouvez vous présenter aux internautes et selon la tradition Beti ? (Village, ethnie, mvog,..)

Bonjour... Ce n'est jamais facile de se présenter mais bon, je vais essayer de le faire. Je suis une petite femme qui mesure 1m20, mais alors je suis le résultat d'un savant mélange Ewondo - Bassa et Eton. En effet, ma grand mère est Mvog Fouda (de mbankomo) et man ngoan Mvog Ada (de nlongkak-Etoa meki ) et ndzie essele chez les Etons. Mon grand père (feu ), Omgba Marie Joseph était Tsinga de nlongkak (émigré à Nkong Meyos par Ngoumou) et Man Ngoan Mvog Belinga de Ngomedzab. Mon arrière grand père ( Alima ABE Augustin avait une petite bassa'a (à Otelé ville limitrophe avec chez les bassas) d’où mon dexième nom ‘’Ngo’’ .Pour résumer, je suis bassa'a de nom …et mon père est Mvog Mbia man Ngoan Mvog Tsougui Mballa d'où, mon deuxième nom ‘’Tsoungui’’. Je ne suis plus inspirée je m'arrête là sinon je serais parentée avec tous les camerounais et ne pourrais plus me marier avec un Camerounais! (rire)

2. Vous pouvez nous en dire plus sur votre village ?

Volontiers, surtout qu'il est ici question du plus beau village du monde, que j'aime. Nkong – Meyos II par Ngoumou…Tout ce que je pourrais vous dire c'est de découvrir ce petit village qui va d'ailleurs accueillir la deuxième prison centrale de Yaoundé je ne sais pas si cela est une bonne chose mais bon!

3. On entend beaucoup dire que la culture et la tradition Beti se perdent, quelle est votre position à vous vis-à-vis de votre culture ?

Je m'inscris fortement en faux contre ces préjugés. Ce sont plutôt les pouvoirs publics qui ne mettent pas assez en lumière les traditions culturelles Bétis qui sont toujours très actives dans nos contrées et même au delà. Je prendrais pour cela l'exemple de la musique: regardez toutes les musiques dites modernes qui sont plutôt inspirées du folklore ou encore de la culture savante avec nos masques, nos accessoires traditionnels qui font la fierté de certains musés Européens comme le Musée du Quai Branly à Paris, qui met par exemple en valeur la culture camerounaise, alors que beaucoup au Cameroun ne savent pas comment consommer culturellement camerounais.

4. Plus généralement vous êtes régulièrement en contact avec la jeunesse, et la jeunesse camerounaise, et donc Beti en particulier, quel constat faites-vous sur les jeunes face à leur culture ?

Le constat est cinglant : la jeunesse camerounaise a des repères culturels très ancrés dans la tradition africaine et plus loin même. Mais elle manque cruellement des possibilités lui permettant de mettre en avant celles-ci car régulièrement, le mérite et la priorité sont souvent d’abord réservés à la culture venant de l'Europe par nos médias. Mais, je constate que cette jeunesse qui à l'adolescence raffole des choses venues d'ailleurs, se retourne très rapidement très souvent à la culture locale lorsque l'âge de la raison s'installe.

5. Parlez nous de votre association

Mon association s'appelle Ngolzock (l'enclos des éléphants). Cette association a vu le jour en 2007 lors d’un de mes nombreux passages dans ce beau et magnifique village où l’on est écolo de père en fils et qui est encré dans la forêt vierge de la région du Centre. J'avais remarqué un manque énorme d'activités en direction et au profit de la jeunesse de ce village. Ce qui ne m'a pas écœurée, mais a failli m’étrangler. Un village pourtant à l’époque, très vivant, très énergique et une jeunesse très dynamique lorsque j'avais entre 9 et 14 ans... Alors, grâce à mes frères du village et sous mon impulsion, nous avions décidé de créer cette association .

6. Pouvez-vous nous donner quelques exemples des grosses actions réalisées ?

• Nous sommes en phase finale de la construction d'une bibliothèque de l’école publique d'Obokoé (l’école de mon village).

• J'ai organisé le 18 décembre de cette année l'arbre de Noël où j'ai distribué avec mon équipe des cadeaux à 126 élèves: tenues de sport ainsi que quelques cahiers et stylos, les enseignants ont reçu des blouses.

• Je finance également les études des enfants de familles très pauvres...

• Je finance les projets de micro entreprises (plantations de maïs- cacao – piments - bananes etc…) des jeunes de ce village.

• J'organise le championnat des vacances avec des jeux divers ( foot – cross – songo - ludo - contes autour du feu avec au centre un grand père, dépositaire souvent de l’histoire de nos ancêtres au village pour nous expliquer nos origines etc...) chaque année.

• J'ai mis sur pied un partenariat entre le lycée rené Cassin en France et l'école publique d'Obokoé.

7. Comment en êtes-vous venue à fonder cette association ?

Je vous parlais plus haut de l'âge de la raison. Le fait de vivre certaines expériences en Europe où je réside de façon régulière m'a ouverte les yeux sur la réalité des faits dans nos villes et villages au Cameroun, d'où l'idée donc de fonder cette association

8. Avez-vous rencontré des difficultés particulières ?

Un accouchement n'est jamais facile, ''je suis une femme et je sais de quoi je parle'', donc des difficultés non seulement j'en ai rencontrées, mais j'en rencontre d'ailleurs encore... Heureusement que je suis entourée par des personnes fortes, travailleuses et très disponibles pour m'aider à mener à bien mes projets et en passant, je profite pour remercier certains comme : le Seigneur Dieu d'abord car c'est lui qui donne et c'est lui qui prend - Prince Eyebe qui est le chargé de communication de cette association, Géraldine Onana qui est la trésorière très active, Ebanda et Mvié TITE Achille qui sont vraiment mes hommes à tous faire au Cameroun. Le directeur de l'école publique d'Obokoé, Mr ABE Toulou pour sa confiance. En France j'ai aussi Nicolas Bwanga mon collaborateur, Robert Bizo Ngoun mon gourou (rire) et sans oublier mon grand frere Achille Alima; ma petite famille: mes enfants à qui je demande pardon si parfois j'ai tendance à orienter mes idées vers ceux qui sont plus dans le besoin!!! ( je pense notamment à mes 126 élèves de l'école publique d'Obokoé).

9. Avez-vous des conseils à prodiguer à des jeunes qui souhaitent fonder un organisme ?

Essayer d'être le plus intègre, professionnel et pragmatique possible. Car une association est faite pour durer 99 ans et non le temps d'un événement social ou culturel ou même selon la bonne volonté du créateur de l'organisme car dés l'instant qu'il réunit une ou deux personnes pour se mettre ensemble, cela devient un organisme pour le bien commun et non pour le bien personnel c'est très important... Car c'est finalement pour le bien être souvent social et culturel de la communauté. La personne pourra se remplir les poches vite fait en travaillant...

10. Quels sont vos projets ?

j'en ai plein, je ne saurais par ou commencer... J'ai l'inauguration de ma bibliothèque ces prochains mois 2010 . En début d'année, lors du conseil, nous allons définir les projets 2010 par ordre de besoin car comme je vous le disais tantôt mon cerveau est une veritable machine à idées !!! Je manque seulement des moyens.

11. Et personnellement parlant, Sandrine Tsoungui c’est qui ? Quels sont ses centres d’intérêts… ?

12. Que pensez vous d’apporter régulièrement votre contribution au site ?

Bonne initiative surtout que je présume que vous me faites là une proposition ou je me trompe ? Alors ce sera quoi mon apport ? Vous donnez des conseils ou des avis sur des sujets ? Si c'est pour la jeunesse africaine, je suis prenante (rire).

13. le mot de la fin ?

Je remercie BETIBENANGA de me permettre de présenter ces quelques petits projets qui me permettent de venir en aide socialement aux jeunes du village , et je remercie mes principaux collaborateurs ainsi que les bénévoles qui se joignent souvent à moi car comme on dit en langue maternelle "wa mbuang wa ntidi ki nnam " une seule main n'attache pas un mets. Merci

Betibenanga.com vous remercie d’avoir accordé de votre temps pour cette interview.

Commentaires - [Total : 0]
Pour écrire un commentaire, connectez-vous en cliquant ici

MENTIONS, COPYRIGHTS
Source: Betibenanga.com

Warning. A l’attention de tous nos visiteurs internautes !
Le Code de la propriété intellectuelle n’autorise que « les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective ». Tous les éléments présentés sur notre site MNB (images, vidéos, extraits sonores, textes, photos, logos, illustrations, etc.) sont soumis de facto au droit d'auteur, même si leur accès est libre et gratuit et qu'aucune mention de copyright © ne précise qu'ils sont protégés !

Lors de vos utilisations, reproductions ou représentations d’une œuvre ou d’une partie d’œuvre publiée sur notre site, il est donc conseillé d’obtenir au préalable, le consentement de son auteur, de citer l’auteur et la source originale éventuelle de ladite œuvre. Faute par le copiste de respecter cette démarche, il s’expose seul aux lois, poursuites et condamnations en vigueur, lesquelles combattent le plagiat et la contrefaçon.

AUTRES LIENS INTERNET