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EDUCATION POUR TOUS: Daouré dément le discours sur l’émergence
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© Jean‐René Meva’a Amougou | Intégration
Depuis bientôt quatre ans, une école primaire créée par les pouvoirs publics en plein centre urbain de la ville de Mora croupit sous le poids de la misère. En dehors des enseignants qui y sont affectés de façon punitive, zéro intérêt qui vaille pour une institution sensée former des jeunes citoyens camerounais. Arrêt à l’«École Publique de l’Émergence» de Daouré (Mora).
     Date de publication: 21-10-2014   20:03:54
Parce qu’il n’avait prévu ni discours d’assaut ni enflures verbales du corps enseignant, le protocole du préfet du Mayo Sava (région de l’Extrême‐Nord) a été pris de court par quelques instituteurs révoltés. Le 05 octobre dernier à Tokombéré, on a dû réviser le programme des activités liées à la célébration de la journée internationale de l’enseignant. Ce jour‐là en effet, un groupe de fonctionnaires relevant du ministère de l’Éducation de base (Minedub) et en service dans la ville de Mora s’est investi à démontrer que l’Education de base n’est encore qu’un domaine réservé à quelques happy few dans cette partie du pays. «Depuis 2011, nous n’entendons que le bruit tonitruant des gens qui ont la chance d’enseigner dans les meilleures écoles du département. Allez voir ce qui se passe à Daouré, en pleine ville de Mora, où nous avons été affectés. Notre situation n’est pas seulement un supplice mais elle est davantage une peine de mort», tonne l’un d’eux devant le préfet. Les regards acérés, ses collègues et lui sont visiblement venus développer une thématique pertinente à la place des fêtes de l’arrondissement d’origine de Cavaye Yéguié Djibril, le président de l’Assemblée nationale du Cameroun.

Sans doute, cela est vite apparu comme l’expression d’une colère forgée depuis un bon bout de temps. Et pour une journée internationale de l’enseignant que l’autorité administrative a voulu coller aux humeurs douces perceptibles ces derniers jours partout dans le département du Mayo Sava, et à cause des prérogatives attachées à son titre, Babila Akaou a dû assouplir les rigueurs de son protocole. Obligeant celui‐ci à programmer au pied levé une descente des forces vives de Mora sur Daouré.
1. Site
 
Daouré, ce n’est pas le bout du monde. Les récits à propos de ce quartier du chef‐lieu du département du Mayo Sava s’extasient pour la plupart sur les senteurs des fleurs jaunes de l’«ilyan» (dont les populations extraient une huile très recherchée dans la parfumerie locale) et l’odeur suave d’une variété de mil rouge sévèrement tarifiée sur les marchés de la région. Au fil des années, raconte‐t‐on, les animistes pourchassés par des adeptes d’autres religions ont trouvé refuge vers ces hauteurs moins aimables que les plaines sableuses du sud de Mora. Ici, beaucoup sont pauvres et se montrent tels qu’ils sont dans la réalité. Voici bientôt quatre ans, ce lieu «s’enorgueillit» d’abriter une école. Publique et à cycle complet surtout. Il s’agit de «l’École publique de l’Émergence». Son site, véritable album à colorier, s’offre à l’imagination de chaque visiteur. D’abord, une gentille harmonie de pierres autorisant les enclos à se présenter comme des «salles de classes», ensuite une «toiture» sans âge et enfin des «élèves» assis sur des pierres face à un tableau d’environ 2,5m² et «un personnel enseignant». Deux dames et un jeune instituteur fraîchement intégré dans la fonction publique. Le regard perçant, ils semblent contempler tous les ailleurs possibles.

Cette année, après l’affectation de la directrice à l’inspection d’arrondissement de l’enseignement primaire et maternel de Mora, les inscriptions ici se sont faites auprès de Mme Suzanne Oulza, l’institutrice la plus ancienne du «complexe». Ses registres font état d’un effectif total de 41 élèves. Dans le détail, 28 filles contre 13 garçons. 07 ans, c’est la moyenne d’âge. Pour la session 2015 du Certificat d’Etudes Primaires (Cep), «l’École publique de l’Émergence» n’a qu’une «candidate régulièrement enregistrée». Les emplois de temps sont fluctuants. C’est au gré de la météo qu’on les suit.
2. Leçon de choses
 
«École abandonnée». Foin de médisance, ici, la science est enseignée. Selon Ismaila Bournébé, l’unique maître, «les programmes appliqués sont ceux en vigueur au Minedub. Rien ne dispense une école de les suivre. La science est transmise aux apprenants même si c’est carrément au rabais lorsqu’il s’agit des choses pointues».

Cela est vrai. Ce matin, Mme Habiba s’échine à dispenser un cours d’informatique. La scène aborde standards et méthodes originales avec l’effet d’une obscure clarté. «Qui a déjà entendu parler d’un ordinateur?», interroge désespérément l’institutrice. La réponse des enfants se lit uniquement à la hauteur de leur silence. C’est que personne parmi eux ne sait ce que c’est. Bien que l’enseignante s’évertue à mettre en valeur d’autres astuces pour faire passer le message, elle se heurte au manque de matériel didactique. «Nous n’avons aucun support, aucune image pour montrer aux enfants ce qu’est un ordinateur. Ce que nous avons en commun, nos élèves et nous‐mêmes, c’est la pauvreté matérielle», confesse Mme Habiba. Bien plus, elle explique que dans cet environnement, les pouvoirs publics y sont pour beaucoup. «Ils n’ont pas, dit‐elle, intégré le fait que certaines écoles comme la nôtre manquent cruellement de tout. Personne ne nous aide… Notre paquet minimum, on ne sait pas ce qu’il est devenu. Impuissants que nous sommes, les enfants et nous, nous sommes pris dans un cercle vicieux». Egalement au banc des accusés, les élites du coin. Celles‐ci considèrent «l’École Publique de l’Émergence» comme «l’école des païens».
3. Préjugé
 
Désormais, maître et maitresses arrivent à un tournant: le combat contre ce préjugé passe par l’affirmation de l’identité de l’école; par la mise en avant de son statut qui, précisément a valu à l’institution d’être associée à l’idée de souillure. En cette fin du mois de septembre, une rumeur est insaisissable: la mairie veut démolir «les bâtiments». Parce que, allègue‐t‐on, «l’École publique de l’Émergence ne figure sur aucun fichier des établissements scolaires de la ville de Mora». Dans le fond, l’établissement joue des coudes pour se faire une place parmi les autres structures scolaires reconnues. Dans leur travail, les fonctionnaires en poste ici essaient chaque jour de préparer un cadre à leur métier. En même temps, ils sont envahis par un sentiment de dépossession et de culpabilité. «Mon esprit a envie de transmettre le savoir mais il se fait réprimander par la honte d’avoir déserté le bon endroit, d’avoir été sous le coup d’une affectation punitive et d’avoir été dépouillé de mon honneur», marmonne Mme Suzanne Oulza. Si oppressante que soit cette idée, elle ne s’en laisse pas aisément distraire par les détails qui forment la toile de fond du discours sur «l’émergence horizon 2035». Ce matin, durant la récréation, ses propos sont hérissés d’une foule d’interrogations: «Est‐ce qu’on peut parler d’émergence dans ces conditions? Peut‐on encourager les parents à envoyer leurs enfants à l’école avec çà? Comment veut-on faire croire que notre école est celle des païens?»
4. Prise de conscience
 
28 filles contre 13 garçons, les chiffres parlent d’eux‐mêmes. Manifestement, pour exalter le fait que l’ordre monotone consistant à ne pas favoriser l’éducation de la jeune fille dans le septentrion est désormais bousculé. Dans le souvenir, l’école n’avait pas eu la même puissance de fascination chez les parents. A une époque pas très lointaine, soutient‐on, la jeunesse ayant dépassé le flot moutonnant de l’enfance, était uniquement exposée aux tâches domestiques. Les garçons devenaient inexorablement des bergers et les filles étaient fatalement prises en mariage. Aujourd’hui, les choses ont changé avec l’installation d’«une école» ici. Les parents ont compris que les réticences par rapport à l’éducation moderne abrutissaient les jeunes. «Nous voulons aussi voir l’un de nos enfants prospérer à l’école; cinq filles d’ici poursuivent déjà leurs études au lycée de Mora. C’est une fierté pour nous car c’est la première fois que nos enfants sont au lycée. Mais personne n’est témoin de la triste réalité que nous vivons ici», déplore Hargetsa Kailo, le chef de Daouré et père de l’unique candidate de «l’École Publique de l’Émergence» au Cep 2015. «Les pouvoirs publics ne nous encouragent pas depuis qu’ils ont décidé de mettre une école dans notre quartier… Nous ne disposons pas d’assez de moyens pour construire des locaux décents pour nos propres enfants», persifle le dignitaire traditionnel.

Dans cette posture toute en ligne résignée des parents, les élèves de «l’École Publique de l’Émergence» relativisent l’épaisseur scabreuse de la réalité. Dans un registre d’expression faisant usage d’une drôlerie grinçante, ils ouvrent une fenêtre sur leurs pensées.

Dangassou, un élève du cours élémentaire, dit avoir découvert dans «sa classe», la dépouille d’un serpent que les fourmis avaient tué. «J’ai peur», lance‐t‐il. Sa camarade Kolyag du cours moyen ironise naïvement sur son école. «Elle s’appelle École Publique de l’Émergence de Daouré… Le drapeau de mon pays est vert, rouge jaune… La bande rouge est frappée d’une étoile… Le président de mon pays s’appelle Paul Biya...», dit‐elle.
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