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MOUVEMENT NKUL BETI
   CAMEROUN             AFRIQUE             MONDE
Croissance et développement en Afrique : proposition d’un choc social
Source, auteur, copyright
Thierry AMOUGOU, Macro économiste, enseignant-chercheur, université catholique de Louvain (UCL), Belgique, fondateur du Cercle de Réflexions Economiques, Sociales et Politiques de Louvain (CRESPOL)
L’affectation des excédents actuels est cruciale pour l’avenir du continent noir car elle pose la problématique du partage de la valeur ajoutée de la rente économique entre les infrastructures, le social et les innovations pour sortir l’économie africaine de la dépendance rentière de sa croissance.
     Date de publication: 02-04-2013   04:45:58
Même si les statistiques de croissance des institutions internationales sont à prendre avec des pincettes, tellement elles proviennent d’extrapolations sur base de données nationales peu fiables, même si le taux de croissance moyen de 5 % attribué à l’Afrique tout entière depuis l’an 2000 cache de grosses disparités entre les pays et entre des régions à l’intérieur de mêmes pays, même si les méthodes de calcul sont à expliciter étant donné que les taux de croissance d’un indicateur de dimension (PIB) peuvent changer d’une méthode de calcul à une autre, une chose s’impose : l’Afrique est en croissance. Elle fait désormais équipe avec les pays émergents comme membre d’un club de pays atypiques connaissant la croissance avant la crise économique mondiale, pendant celle-ci, et après celle-ci. Les deux tableaux ci-dessous montrent le niveau de décalage entre la conjoncture économique africaine et la conjoncture économique européenne en 2012.
Quelques pays européens
Taux de croissance en 2012
Belgique
0 %
Allemagne
0,7 %
France
0,5 %
Suède
0,3 %
Bulgarie
0,5 %
Irlande
0,5 %
Autriche
0,8 %
Finlande
0,8 %
Royaume- Uni
0,5 %
Rep. Tchèque
0 %
Source: The Economist, 2nd-8th 2013

Quelques pays africains
Taux de croissance en 2012
Angola
7,2 %
Ghana
6,2 %
RDC
6,1 %
Zambie
3, 4 %
Gabon
3, 4 %
Burundi
4, 1 %
Malawi
5, 7 %
Cameroun
3, 3 %
Tchad
7, 5 %
Guinée Equatoriale
10, 8%
Source: The Economist, 2nd-8th 2013


Les scores de croissance sont si en décalage entre l’Afrique et l’Europe que cela a poussé des économistes mondialement connus à avancer l’hypothèse saugrenue d’une économie africaine désormais déconnectée/découplée des économies occidentales. Nous qualifions cette hypothèse de saugrenue car nous avons depuis lors démontré via un article scientifique en d’autres lieux que c’est une hypothèse fausse au sens où elle ne tient pas un seul instant la route pour peu qu’on analyse la structure des économies africaines, leur mode d’intégration à la mondialisation économique et les déterminants de leur croissance actuelle : ce sont les termes favorables de l’échange international des produits de rente, la reprise des investissements directs étrangers vers l’Afrique, la demande en matières premières des pays émergents, et les ajustement asymétriques des régimes d’accumulations africains par rapport à l’économie occidentale qui expliquent cette croissance. Ce ne sont donc moins de bonnes institutions, et de bonnes politiques publiques africaines qui induisent la croissance africaine qu’une conjoncture économique mondiale favorable aux économies rentières fournisseuses privilégiées des grands pays émergents eux-mêmes en croissance et friands de matières premières.
1. Quel autre constat faisons-nous ?
 
Nous faisons en outre un constat théorique, un constat social et un constat politique.

1) Le constat théorique

La théorie économique dominante a toujours raisonné de façon mécanique et productiviste : si on augmente le gâteau national (le PIB) alors la part du gâteau qui revient à chaque individu va aussi être plus grande. On mise ici sur ce qu’on appelle les effets de débordement (trickle down effect) via lesquels la richesse globale en augmentation va dégouliner automatiquement sur les populations pauvres qui vont en profiter. L’histoire économique mondiale prouve cependant que cela ne s’est jamais passé de cette façon-là. Ce qui est factuellement constaté est plutôt une polarisation profonde : ceux qui sont décrochés deviennent de plus en plus pauvres et ceux qui sont privilégiés deviennent de plus en plus riches. Il n’est possible de mettre en place une politique de croissance favorable aux classes défavorisées (pro poor growth) que si une politique de redistribution efficace parce que discriminante et ciblée est mise en place : compter sur les effets de ruissèlement pour combattre la pauvreté via la croissance revient à parier sur la compatibilité parfaite de l’assortiment du mariage de la carpe et du lapin.

2) Le constat social
Les populations africaines en général et camerounaises en particulier on payé l’ajustement structurel au prix fort. Les licenciements massifs des fonctions publiques ont augmenté la pauvreté de masse au même titre que la privatisation d’un grand nombre de services publics. Les pays africains doivent donc aussi leur croissance à un certain niveau d’assainissement des finances publiques grâce aux sacrifices sociaux supportés depuis des décennies par les populations africaines. Il suffit de voir ce qui se passe en Grèce et d’autres pays européens sous ajustement structurels pour imaginer ce que vivent les peuples africains depuis 1980. Il semble donc indiqué, au moment où la croissance revient, que les populations africaines en profitent directement et concrètement. Ce n’est pas le cas pour l’instant où la croissance existe dans les discours et les journaux sans traduction concrète dans la vie réelle des populations pauvres. Nous pensons qu’on peut y remédier par un choc politique social centré sur l’aide directe aux familles les plus démunies.

3) Le constat politique
Un regard sur les politiques mises en place par de nombreux pays africains dans cette période économique favorable montre que l’accent est mis sur les infrastructures lourdes soit de façon effective (Angola, Guinée Equatoriale, Rwanda…), soit de façon encore purement programmatique (Cameroun en l’occurrence via les grandes réalisations). Routes, édifices, barrages et agro-industries sont quelques points focaux des programmes d’émergence des uns et des autres en comptant sur une fausse théorie à savoir celle basée sur le trickle down effect selon laquelle la prospérité générale ruissèlera finalement sur les populations pauvres. Cela semble très peu crédible dans une Afrique où la pauvreté de masse ne peut se contenter des programmes internationaux et de l’action des ONG quelle que soit leur bonne volonté. La dimension sociale des politiques économiques africaines doit cesser d’être prise pour un simple appendice dans les politiques de développement. Il faut sortir de la philosophie dominante qui pense que mettre en place une politique sociale revient à peigner la girafe. Une aide directe aux familles les plus pauvres permet à celles-ci d’améliorer directement leur vie sans que cela soit incompatible avec les grands travaux qui ne porteront leurs fruits au mieux que dans 30 40 ans.
2. Que proposons-nous ?
 
Les pays africains sont à nouveau dans une conjoncture prospère ainsi que les montrent les statistiques ci-dessus indiquées. Cela veut dire que les caisses sont pleines de devises et que tout dans l’avenir proche ou lointain dépend de la façon d’affecter les surplus actuels. Les mettre dans les infrastructures n’est pas mauvais mais cela ne suffit pas si on veut avoir des politiques complètes. En conséquence nous proposons un choc social comme politique conjointe.
En quoi consisterait ce choc social ? Il consiste à proposer une redistribution efficace des ressources de la croissance dans les pays africains prospères via un transfert mensuel de ressources sous forme d’une bourse santé et éducation vers les familles les plus pauvres. Pourquoi ? Parce que la théorie du ruissèlement ne marche jamais, parce que ce sont ces populations africaines qui ont payé au prix fort l’ajustement structurel, et parce que la pauvreté de masse va être un frein à la durabilité de la croissance africaine étant donné que sans revenu la grande partie de la population africaine ne peut y participer et ne pourra ainsi en aucun cas entretenir le cycle de prospérité.
Une autre raison est fondamentale : les études économiques sur la lutte contre la pauvreté montrent que les enfants sont pauvres parce que leurs parents sont pauvres eux-mêmes pauvres parce que leurs parents à eux étaient aussi pauvres. La pauvreté est donc très souvent entretenue dans une fratrie ou une famille via un cycle de pauvreté que l’on ne peut rompre que par des politiques d’aides concrètes et ciblées sur les familles les plus pauvres. Le cycle de reproduction de la pauvreté doit être brisé. Ce sont les bourses éducation et les bourses santé qui, entre autres, permettent de briser les cycles de pauvreté au sein des familles et entre elles. Les familles pauvres peuvent ainsi être en bonne santé, construire le capital humain de leurs enfants, participer à la vie économique et opérationnaliser leur citoyenneté sociale qui consiste à avoir de quoi vivre décemment.
3. • Comment fonctionnent ce mécanisme d’aide ciblée aux familles les plus pauvres et quels en sont les exemples mondiaux aujourd’hui ?
 
En raisonnant sur l’unité démographique, économique et social qu’est la famille, chaque pays africain prospère trace une ligne de pauvreté en tenant compte du niveau de vie national et du niveau de revenu annuel nécessaire pour s’y soigner, manger et envoyer ses enfants à l’école. Toutes les familles qui se situent au-dessus de cette ligne de pauvreté sont considérées comme pas pauvres en termes de pouvoir d’achat quand celles qui sont en deçà de la ligne de pauvreté sont considérées comme pauvres en matière de pouvoir d’achat. Une distinction peut aussi être faite entre familles pauvres (capable de survivre avec son revenu annuel : celles situées sur la ligne de pauvreté) et familles très pauvres (incapables de manger, d’envoyer ses enfants à l’école et de se soigner avec son revenu annuel). Dès lors ces familles reçoivent mensuellement une bourse santé et éducation d’un montant fixé par les mêmes paramètres. Son but est de scolariser les enfants pauvres décemment et de les soigner au cas où ils sont malades. Chaque fin du mois, les familles n’ont droit à leurs transferts (bourses) que sur présentation des carnets de présence de l’enfant à l’école et de visite médicale chez le médecin). Ce transfert de ressource se fait mensuellement via les comptes bancaires ouverts par l’Etat au profit des dites familles, du moins pour celles qui n’ont pas un compte bancaire. Assurer le capital humain et la santé des enfants des familles pauvres est la façon la plus efficace de lutter contre la reproduction généalogique et familiale des cycles interminables de pauvreté. Les enfants de telles familles connaîtront une situation meilleure que celle de leurs parents et ainsi de suite.
A titre d’exemple, « Les grandes réalisations camerounaises » encore au stade purement théorique peuvent devenir concrètes tout de suite sur le plan social si une telle mesure est mise en place afin que les plus pauvres puissent tirer profit de la croissance que claironnent les officiels du pays à toute visite ici et là. La croissance camerounaise est au-delà de 3 % l’an depuis plus d’une vingtaine d’années. Dernièrement en Turquie, le Président camerounais a affirmé qu’elle était de 6 % en 2012 (contradiction avec les chiffres de The Economist 2013 qui sont de 3,3 %) et qu’elle est estimée à 6 % en 2013. Une véritable grande réalisation au Cameroun serait d’instaurer une bourse mensuelle santé et éducation au bénéfice des familles camerounaises les plus pauvres suivant le mécanisme que nous venons de décrire.
Ce que nous proposons n’est pas une ineptie, une chose inédite ou une impossibilité politique. Des pays en sont aujourd’hui des modèles dans le monde. Le succès populaire, électoral et démocratique des régimes progressistes latino américains, notamment via le Président Lula et du feu Président Hugo Chavez est en grande partie lié à ce choc social introduit comme dimension centrale de leur politique économique. Au Brésil et Venezuela plusieurs familles ultra pauvres ont vu leur vie et celle de leurs enfants s’améliorer grâce à des transferts de ressources via ce qu’on appelle là-bas « la bourse familiale » fonctionnant dans les mêmes principes que ce que nous proposons. Cette politique de bourse familiale, quand le pays est en croissance comme les pays africains, est une façon moderne, efficace et juste de lutter contre la pauvreté et de rendre la croissance profitable aux classes sociales les pauvres. Une délégation ghanéenne s’est rendue au Brésil il y quelques temps afin de s’inspirer des politiques brésiliennes dans cette direction. En Afrique il y a la croissance, il y a des ressources et il y des familles très pauvres. Ce qui manque ce sont des politiques nationales qui font du choc social un argument de croissance et de développement. L’affectation des excédents actuels est cruciale pour l’avenir du continent noir car elle pose la problématique du partage de la valeur ajoutée de la rente économique entre les infrastructures, le social et les innovations pour sortir l’économie africaine de la dépendance rentière de sa croissance.
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