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MOUVEMENT NKUL BETI
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Christopher Fomunyoh : « Amadou Ahidjo mérite mieux que ça ! »
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Cameroonvoice.com - Propos recueillis par Jolibeau Koube
Le directeur Afrique du NDI (National Democratic Institute Christopher Fomunyoh de passage à Turin en Italie, nous a accordé un long entretien. L’occasion était indiquée pour passer en revue avec lui, des thèmes de l’actualité internationale, africaine ainsi que des sujets importants de la vie du Cameroun. Sera-t-il candidat à la présidentielle de 2018 au Cameroun? A quoi sert la Francophonie ? Quel est concrètement le rôle du NDI dans l’organisation des élections libres et transparentes en Afrique ? Les restes d’Ahidjo, la chute de Compaoré, la défaite de Barack Obama aux élections de mi-mandat …
     Date de publication: 08-12-2014   13:15:46
Cameroonvoice : Christopher Fomunyoh bonsoir nous sommes très heureux de parler avec vous ici à Turin. Qu’est ce qui vous amène en Italie ? Il n’a pas de problème de démocratie ici !

Christopher Fomunyoh : je suis ici dans le cadre d’un colloque organisé par l’Institut des Affaires Internationales, une structure basée ici en Italie et qui voudrait, en partenariat avec le NDI (National Democratic Institut) et l’Institut des Etudes Européennes basée à Bruxelles, travailler dans le cadre du soutien à la stabilité et au développement du continent africain. Justement ce colloque va porter sur la stabilité et le développement de l’Afrique, avec une étude des cas pratiques, en rapport avec ce qui se passe dans un certain nombre de pays. Le colloque va regrouper des experts d’Afrique, d’Europe et des autres continents dans le but de réfléchir sur les derniers développements en Afrique.

Cameroonvoice : le fond de l’action du NDI est d’encourager la bonne gouvernance et de favoriser l’alternance à la tète des Etats. N’êtes,-vous pas mal à l’aise, vous en temps que camerounais, de parler d’alternance politique aux autres alors que Paul Biya est au pouvoir depuis 32 ans ?

Christopher Fomunyoh : effectivement, je trouve cela gênant chaque fois que la question m’est posée dans d’autres pays africains. La question revient toujours de savoir ce qui se passe au Cameroun. J’essaye d’expliquer mais j’avoue que c’est gênant, parce que le Cameroun n’occupe pas la place qu’il devait occuper. J’aurais souhaité en temps que camerounais que mon pays soit dans le continent, le pays phare en ce qui concerne la démocratie et de la bonne gouvernance. Mais comme ce n’est pas le cas, je suis parfois obligé de trouver des excuses qui ne tiennent pas. Je pense que tous les camerounais devraient œuvrer pour donner à notre pays la place qui lui revient.

Cameroonvoice : revenons sur l’actualité africaine avec le XVème sommet de la francophonie de Dakar qui vient de se choisir un nouveau chef, en la personne de la canadienne d’origine Haïtienne Michaëlle Jean. Qu’est ce que la francophonie apporte à l’Afrique francophone ?

Christopher Fomunyoh : je pense que l’un des avantages de la francophonie c’est cette solidarité de langue et de culture, qui font que les pays n’évoluent pas isolés. Il y a des avantages lorsqu’on évolue ensemble et lorsqu’on partage certaines valeurs. La Francophone a toujours son utilité. Je crois aussi que la Francophonie devrait s’adapter à l’évolution du monde qui est très rapide. Une entreprise comme celle-là qui se base uniquement sur la solidarité culturelle sans tenir compte des besoins réels de la nouvelle génération d’africains risque ne pas être en phase avec le monde d’aujourd’hui. Je me réjouis du fait qu’en 2005 et 2006, la Francophonie avait adopté la déclaration de Bamako qui prônait la bonne gouvernance et des élections crédibles dans le monde francophone. Cette déclaration n’a malheureusement pas été suivie par des prises de position nettes et claires, ce qui fait que la plupart des pays en difficulté aujourd’hui sur le continent africain sont des pays francophones. Je vois émerger de la conférence de Dakar une détermination à se mettre à jour et un désir d’appuyer les jeunes générations d’africains qui aspirent à être gouvernés autrement.

Si la Francophone se met dans cette optique, je pense qu’elle retrouvera la place qui est la sienne dans le développement des grands ensembles. C’est de cette façon seulement que la Francophonie retrouvera toute son utilité et tout son bon sens auprès des jeunes africains.

Cameroonvoice : Il y a quelques semaines seulement, la rue au Burkina a eu raison de l’ancien président Blaise Compaoré qui était resté au pouvoir pendant 27 ans. D’abord quelle est votre appréciation sur les événements qui se sont précipités à Ouagadougou et puis quel est votre avis sur le fait pour les dirigeants en exercice de modifier les constitutions pour s’éterniser au pouvoir ? un débat qui a cours en ce moment en Afrique.

Christopher Fomunyoh : j’ai un avis très favorable sur ce qui a été fait par le peuple bourkinabé. Le Bourkina Faso c’est « le pays des hommes intègres » et le peuple bourkinabé a une fois de plus démontré son attachement à l’histoire . Voir plus d’un million de personnes descendre dans la rue sous une température de plus 40 degrés au Sahel pour s’opposer à la modification de la constitution est un message très fort, qui a malheureusement échappé à Blaise Compaoré. Etait-ce à cause de l’usure du pouvoir ? il aurait dû saisir le message plus tôt qu’il serait encore au pouvoir aujourd’hui. Les manifestants au début demandaient juste qu’il ne puisse plus se présenter à la présidentielle dans un an à la fin de son mandat. Il a mal joué, il a perdu et je pense que cela devrait servie de leçon à certain leader politiques africains qui cherchent coûte que coûte à se maintenir au pouvoir. Il faut savoir que la jeune génération d’africains aspire à être gouvernée autrement. Les gens aspirent à ce que les constitutions soient respectées, qu’il y ait alternance et qu’il y ait un renouvellement de la classe dirigeante. C’est à travers ce renouvellement qu’on pourra valoriser la diversité des talents qui existent dans le continent. Il faut capitaliser les compétences des autres citoyens qui ont quelque chose à apporter à la gouvernance de leur pays. Je crois que le message qui vient du Bourkina est un message très fort. Je regrette seulement que l’Afrique, après tout ce qu’elle a connu durant les deux dernières décennies soit encore au stade où tel ou tel chef d’Etat ne veut pas quitter le pouvoir, ou tel ou tel chef d’Etat fait tout pour ne pas respecter la constitution de son propre pays. Cela me fait mal parce que les leader de ces pays veulent pousser leur peuple à un éternel recommencement. Il faut tous les dix ans revenir sur leur mandat et mettre sur pied de nouvelles institutions. On ne peut pas se développer avec cette approche et je pense que le message du Burkinava fera réfléchir par deux fois ceux qui voudraient se maintenir au pouvoir.

Cameroonvoice : on prend souvent l’exemple des pays comme la Libye du feu colonel Kadhafi et la Guinée Equatoriale d’Obiang Nguema où les dirigeants, malgré leur longévité au pouvoir travaillent pour l’intérêt de leur pays.

La longévité au pouvoir est-elle forcément incompatible avec le développement économique politique et social d’un pays ?

Christopher Fomunyoh : oui je le crois. Vous savez, ce débat n’est pas fait pour critiquer la gestion d’un homme. Même dans le cas de Blaise Compaoré , on reconnait malgré ses faiblesses qu’il a contribué de façon significative à la résolution des conflits dans la sous-région d’Afrique de l’Ouest. Il aurait dû capitaliser cet acquis pour léguer à la postérité. S’il avait par exemple pris l’initiative de créer un centre sous-régional de médiation qui serait rattaché à l’université de Ouagadougou, et qui serait un lieu de recherche pour les universitaires africains en quête des secrets de la méthode Compaoré dans la résolution des conflits, il aurait laissé quelque chose de substantiel à la postérité. Le monde entier l’aurait alors pris comme un vrai homme d’Etat qui aurait marque son passage à la tête de son pays. Il a duré et il a voulu trop durer. On peut bien travailler pendant qu’on est au pouvoir, mais il faut mettre sur pied des mécanismes pour faciliter l’alternance au pouvoir afin de capitaliser ce qui a été fait. On ne peut pas dans le monde d’aujourd’hui personnaliser la gestion du pouvoir politique parce que le jour où le pouvoir échappe à cet individu, c’est tout le pays qui se retrouvera dans une situation difficile.

Cameroonvoice : ceux qui modifient la constitution vont vous rétorquer que c’est le peuple souverain qui devrait décider du nombre de mandats et qu’il peut décider que ceux-ci soient indéterminés. Quelle est votre position par rapport à cet argument ?

Christopher Fomunyoh : pour moi c’est un argument qui ne tient pas compte très souvent de la vrai expression de la volonté du peuple. J’ai vu dans les années 90 plus d’un chef d’Etat qui disait «je suis là par la volonté du peuple ».

Lorsqu’on les a convaincu d’organiser des élections crédibles et transparentes, il les ont perdues. ça veut dire que quand on donne aux africains la possibilité de s’exprimer, la majorité choisit le changement et le renouvellement de la classe politique.

Deuxièmement, j’aimerais dire que lorsqu’on parle de renouvellement, ça ne veut pas dire que le parti au pouvoir perd automatiquement le pouvoir au profit de l’opposition. On peut renouveler la classe dirigeante tout en gardant la majorité du parti dont la plate forme a été acceptée par les populations. Le problème est la personnalisation du pouvoir politique. Dans les pays où les chefs d’Etats pensent ainsi, il y a des militants à l’intérieur de leur parti qui ont une vision différente et qui peuvent mieux gérer les affaires pour l’avenir. Il y a pourtant dans l’histoire contemporaine de l’Afrique des exemples de chefs d’Etats qui ont cédé le pouvoir et qui après, sont devenus utiles pour leur pays et pour l’Afrique. On peut citer dans cette optique Senghor (Sénégal), Nyerere (Tanzanie) et plus récemment Mandela. Mandela après un mandat a décidé de céder le pouvoir et après, l’Afrique du sud à continué à consolider les acquis de sa lutte pour la démocratie et la bonne gouvernance. Il y a des présidents qui ont perdu les élections comme Abdou Diouf du Sénégal ou Jerry Rawlings du Ghana qui ont perdu les élections et qui ont accepté le verdict des urnes. Ils en sont sortis renforcés et ils ont gagné en respectabilité. Ceux qui refusent de quitter le pouvoir devraient s’en inspirer.

Cameroonvoice : l’alternance à la tête des Etats dont vous parlez concerne-t-elle l’alternance à la tête des partis politiques ? ou alors l’alternance à la tête des partis politiques d’opposition peut-elle impulser une dynamique d’alternance à la tête des Etas ?

Christopher Fomunyoh : il va de soit et c’est ce qui rend le dialogue difficile entre le pouvoir et l’opposition au Cameroun. Lorsque vous parlez de l’alternance à la tête de l’Etat, on vous renvoie à la longévité des chefs des partis de l’opposition. Cela explique à mon avis pourquoi une frange importante e notre population au Cameroun est déconnectée de la politique. Il y a une certaine apathie. Les gens ne s’identifient ni au régime en place qui a mis tant d’années au pouvoir, ni avec l’opposition qui, tout en critiquant le parti au pouvoir, agit presque de la même manière. Les gens ne voient pas la différence entre les deux bords et c’est quelque chose que nous devrons corriger pour l’avenir.

Cameroonvoice : vous êtes le directeur Afrique du NDI, quelles sont les actions concrètes menées par votre organisation pour favoriser le processus démocratique en Afrique et pour encourager l’alternance à la tête des Etats.

Christopher Fomunyoh : notre travail varie selon les pays et selon les demandes que nous recevons des différents acteurs politiques ou ceux de la société civile. Il faut savoir que notre travail est un travail d’accompagnement. Nous accompagnons ceux qui sont déjà sur le terrain et qui se battent au quotidien pour la démocratie et la bonne gouvernance. Notre travail consiste en une assistance technique qui va dans le sens de la formation, du renforcement des capacités, des échanges des meilleures pratiques. Au Bourkina Faso par exemple, ils sont en train de mettre sur pied une transition avec de nouveaux acteurs. Ceux-là auront besoin de conseils pour mener cette transition à la mesure des attentes des burkinabés. Dans les échanges avec eux, on pourra mettre à leur disposition beaucoup d’informations sur la façon dont d’autres pays ont géré ce genre de transition et les dispositions à prendre pour que les élections de 2015 soient des élections crédibles. Dans un pays comme le Nigeria par exemple, nous sommes en train de travailler avec une coalition de plus de 400 organisations de la société civile pour que les élections de 2015 soient crédibles et transparentes et acceptées par tous. Ce travail va consister en une formation dans l’observation des élections et la mise en place d’une méthodologie qui permettra une transmission en temps réel des résultats des élections, de façon à contrôler le travail de la Commission Electorale Indépendante.

Dans d’autres pays comme le Niger, nous sommes en train de former les députés de l’Assemblée Nationale afin de les permettre de mieux gérer les richesses issues de l’exploitation des nombreuses ressources du sous sol. Nous les formons dans le domaine du contrôle parlementaire sur les actions du pouvoir exécutif dans le sens du renforcement des institutions démocratiques.

Notre assistance technique dépend donc des besoins réels de chaque pays en partenariat avec les acteurs sociaux et politiques de la place.

Cameroonvoice : selon vous, les mouvements islamistes comme Boko Haram, Aqmi et d’autres composantes de la nébuleuse djihadiste n’entravent-ils pas l’expression de la démocratie dans des pays comme le Nigeria, le Cameroun ou le Mali ?

Christopher Fomunyoh : le djihadisme est une menace réelle pour les démocraties naissantes de notre continent. Nous avons vu ce qui s’est passé au Mali en 2012 lorsque les djihadistes ont fragilisé le pouvoir politique à Bamako, en s’attaquant au Nord du pays, provoquant la chute d’un gouvernement qui avait été démocratiquement élu. Aujourd’hui, Boko Haram est en train de semer la terreur au Nigeria. C’est un frein non seulement pour le Nigeria, mais aussi pour toute la sous-région de l’Afrique de l’Ouest qui par le passé comptait sur le Nigeria pour la résolution des conflits armés. Le Nigeria est aujourd’hui très fragilisé. J’ai des inquiétudes parce que le Nigéria va dans quelque mois aller aux élections dans un contexte où trois Etats dans le Nord-est du pays sont sous l’influence de Boko Haram, où des bombes explosent dans des grandes villes comme Kano et des pays limitrophes comme le nôtre subissent des contrecoups de cette insurrection. Ce serait grave que ces mouvements perdurent parce qu’ils pourraient à termes se coaliser avec d’autres mouvements djihadistes à l’échelle planétaire, ce qui serait une source d’instabilité pour l’Afrique et pour d’autres continents.

Cameroonvoice : On sait que le NDI est très proche du parti démocrate de Barack Obama, qui vient de perdre les élections de mi-mandat aux Etats-Unis. Aujourd’hui, le sénat et la chambre des représentants sont aux mains des républicains.

Quel est votre sentiment après ce score du parti démocrate qui était du reste attendu ?

Christopher Fomunyoh : C’était un coup de massue pour le président Barack Obama et pour les démocrates. Je pense que les deux prochaines années lui seront politiquement difficiles. Quand même il avait la majorité au sénat, il avait déjà la difficulté de faire passer des projets de loi parce qu’ils devaient passer par le sénat à dominance républicaine même après l’approbation de la chambre des représentants. Ce n’est pas exclu que les républicains, forts du contrôle des deux chambres se voient déjà à la Maison Blanche et qu’ils décident de rendre la vie dure au président tant en politique intérieure (politique en matière de santé) qu’en politique extérieure (politique au Moyen-Orient et en Afrique). Parlant de la politique africaine de Barack Obama, il faut dire qu’elle est décevante aux yeux des jeunes africains qui attendaient plus du premier président d’origine africaine de la première puissance du monde, les Etats –Unis d’Amérique.

Cameroonvoice : Est-il très tôt pour parler du bilan de la politique africaine justement de Barack Obama ? Le premier sommet réunissant les chefs d’Etat d’Afrique et des Etats-Unis vient de se tenir à Washington, Quel est le bilan de la politique africaine de Brack Obama ?


Christopher Fomunyoh : On peut le faire. A ce sujet lui-même vous dira que le bilan est mitigé. Parce que son élection comme je le disais plus haut était un message très fort qui avait suscité beaucoup d’attentes. Il a aussi posé beaucoup d’actes comme le sommet

US-Africa qui est le premier du genre entre les Etats-Unis et l’Afrique. S’il venait à perdurer, ce sommet pourrait permettre une coopération beaucoup plus fructueuse entre notre continent et les Etats-Unis. Il a posé d’autres actes comme « Power Africa », il a continué à soutenir la politique sanitaire qui avait été mise en place par Bush pour lutter contre le VIH SIDA et les autres maladies. Bref dans certains domaines, il a posé des actes qui comptent. En même temps, je croix que lui-même vous dira qu’il aurait bien voulu faire davantage. Quand on compare ce qu’il a fait en 6 ans par rapport à ce que ces prédécesseurs avaient fait, on remarque que les réalisations de ses prédécesseurs sont plus nombreuses.

Cameroonvoice : vous êtes vous-mêmes l’initiateur de l’ASI ( African statesmen initiative). Vous proposiez à travers cette initiative un recyclage de ?s chefs d’Etats dans les activités humanitaires après leur carrière à la tête des Etats. Qu’est devenu l’ASI ?

Christopher Fomunyoh : l’initiative est née d’un constat que j’avais fait au début des années 2000. J’évoquais toujours dans mes entretiens avec certains chefs d’Etat la question de l’alternance au pouvoir. Et la question qu’ils me retournaient toujours était celle de savoir la vie qu’un ancien chef d’Etat pouvait mener sur le continent. Il fallait donner une réponse concrète à cette question. Nous avions donc réussi a réunir en 2005 à Bamako 17 anciens chefs d’Etats pour réfléchir sur la problématique de la vie après la présidence de la République. Nous avons réfléchi avec ces anciens présidents pourquoi certains dirigeants facilitent l’alternance au pouvoir et d’autres pas et comment ceux qui ont une certaine respectabilité, qui ont bien géré leur pays, peuvent continuer à apporter une contribution dans la résolution des conflits en Afrique. L’une des conclusions de cet « Africa Statesmen Initiative » était qu’il y a beaucoup de domaines dans lesquels les anciens chefs d’Etat, profitant de leur crédibilité pouvaient servir de médiateur dans la résolution des conflits armés ou des conflits intérieurs. Ils peuvent intervenir sur des questions sanitaires et sur pas mal d’autres domaines. Après ce sommet, on a vu beaucoup d’anciens chefs d’Etas se faire nommer comme envoyés spéciaux pour le règlement de différents conflits. On a vu Thabo Mbeki (Afrique du Sud) ou Abdou Salami Aboubacar (Nigeria) être désignés pour le Soudan, on a vu Obassandjo être désigné pour la République Démocratique du Congo, Jerry Rawlings aller en Somalie, on a vu Chissano jouer un rôle de médiateur. Subitement, on a vu ces anciens chefs d’Etat qui ne faisaient plus rien, jouer un rôle. Le message est passé aux autres, qu’il y a une vie après la présidence et qu’on peut toujours se rendre plus utile à son pays ou au continent à une échelle plus large.

Je pense que la rencontre de Bamako a été un déclic parce que les anciens chefs d’Etat africains ont constitué un comité coprésidé par Joaquim Chissano (Mozambique) et Nicéphore Soglo (Bénin). Ce comité avait pour but d’encourager les anciens chefs d’Etats à continuer à être actifs dans le domaine de l’humanitaire. Comme les anciens chefs d’Etats se sont approprié l’initiative, le NDI s’est mis en retrait en disant « lorsqu’ils auront besoin de nous, nous irons les accompagner ».

Cameroonvoice : il y a 25 ans, Amadou Ahidjo le premier président Camerounais mourrait à Dakar dans l’indifférence généralisée. Aujourd’hui encore , ses restes ne sont toujours pas rapatriés.

Qu’est-ce que cela vous fait en temps que camerounais de savoir que le gouvernement et la famille Ahidjo et notamment sa veuve, se rejettent toujours la responsabilité du retour au bercail des restes de l’anciens président ?

Le retour des restes de l’ancien président de l’ancien président est-il une affaire d’Etat ?

Christopher Fomunyoh : je suis très peiné par le sort qui est réservé à l’ancien président qui plus est, est le premier président de notre pays. Je suis allé visiter sa tombe de passage à Dakar il y a quelques années. C’était pour lui rendre hommage comme c’est requis dans nos traditions. J’estime que pour quelqu’un qui a géré le Cameroun pendant plus de deux décennies, qui a contribué à forger l’histoire de notre pays, pour quelqu’un qui a posé des actes qui ont touché des millions de camerounais pendant qu’il était au pouvoir, Amadou Ahidjo mérite mieux que ça . je ne pense pas que ce soit une affaire de famille. C’est une affaire qui concerne notre pays et c’est une affaire qui devrait être gérée comme une affaire d’Etat. Nous devons apprendre en temps que camerounais à nous réconcilier les uns avec les autres. Il ne faudrait pas que nous restions dans une logique de règlement de comptes de comptes, qui affecte même les personnalités au sommet de l’Etat. N’oublions pas que la plupart de ceux qui ont lutté pour notre indépendance ont été enterrés dans l’anonymat ou sont morts à l’extérieur, sans que leurs corps aient été rapatriés . il va falloir que nous réfléchissions sur les moyens de remettre la réconciliation au cœur de l’action politique au Cameroun, pour le meilleur de l’avenir de notre pays. Je pense que le rapatriement des restes d’Amadou Ahidjo sera un bon début dans le sens de la réconciliation, qui nous permettra de vivre comme les fils et les filles d’un même pays.

Cameroonvoice : Christopher Fomunoh, on vous a prêté en 2011 l’intention de vouloir vous présenter contre Paul Biya à la présidentielle.

Caressez-vous la même intention pour 2018 ? Qu’est ce qui vous fait croire si votre intention était confirmée que vous pouvez valablement briguer ce poste ?

Christopher Fomunyoh : je crois que je cumule une certaine expertise et une certaine expérience qui me permettrait d’apporter une contribution au développement politique, économique et sociale de mon pays . je suis prêt à apporter cette contribution à quelque niveau que ce soit. Pour moi etre président de la République n’est pas une fin en soit. Je peux porter ma contribution comme simple citoyen et j’estime qu’elle pourra compter comme celle de tout le monde. je me mets donc à disposition sans tenir compte de la position. Je pense que dans la vie d’un pays quatre ans c’est long, beaucoup de choses peuvent se passer.

J’encourage des gens à avoir des ambitions pour le pays et c’est seulement de cette façon que nous pourrons relever notre pays. Je remercie ceux qui croient en moi et ceux qui continuent à m’encourager, ceux qui continuent à penser que je pourrai apporter une contribution. Je les remercie d’autant plus que le moment venu, nous le ferons ensemble, sans que je ne sois forcément le bénéficiaire principal d’un scrutin présidentiel ou autre.

Cameroonvoice : Plus clairement seriez-vous candidat en 2018 ?

Christopher Fomunyoh : je crois que c’est très hypothétique. Ce serait mieux d’attendre 2018 pour voir l’état de notre pays, pour voir le contexte politique d’alors et seulement nous pourrions en reparler.

Cameroonvoice : ce n’est pas exclu quand même

Christopher Fomunyoh : je pense que tous les camerounais qui ont une contribution à apporter à notre pays doivent le faire. En temps que pays qui aspire à la démocratie, je pense que des espaces seront crées pour que tous ceux qui ont des contributions à apporter puissent le faire en toute liberté.

Cameroonvoice : vous qui supervisez tant d’élections en Afrique, pensez-vous qu’ELECAM soit suffisamment libre pour organiser des élections crédibles et transparentes au Cameroun ?

Christopher Fomunyoh : j’ai eu à critiquer ELECAM depuis sa mise en place. Je pense que mes critiques sont connues. Aujourd’hui, même le président du conseil d’administration d’ELECAM a porté des critiques très dures contre la direction générale, ça veut dire qu’il y a encore du chemin à faire pour que cette structure puisse bénéficier de la confiance de la vaste majorité des camerounais.
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