Le coordinateur du Mouvement Nkul Beti face à la question « Liberté de la presse ou presse libre ?

Le coordinateur du Mouvement Nkul Beti face à la question « Liberté de la presse ou presse libre ? » posée par Vincent Fouda

Source, auteur, copyright
© Maurice Ze

Suite à l’article « Liberté de la presse ou presse libre ? » publié cette semaine et écrit par Vincent Fouda Essomba, candidat à la présidence du Cameroun, je voudrais apporter des informations supplémentaires à la situation des medias en Afrique et en particulier au Cameroun.
Date de publication: 08-05-2011 09:08:38

Si je peux me permettre de dire que Vincent Fouda n’a pas clairement tenu en considération que le monde du journalisme s’est bouleversé ses dernières années. Je dirais que le journalisme aujourd’hui se définit autrement, il s’est modernisé avec l’arrivée d’Internet. Il est donc important de faire la différence entre « être journaliste par vocation », « être journaliste d’un monde en mutation », « être relayeur d’informations » et « être propriétaire des medias ».

« Les propriétaires des medias » sont les derniers à décider sur l’information à publier car c’est eux qui détiennent les moyens d’expressions et le matériel de publication. A ma connaissance les propriétaires des medias ne peuvent pas être neutre dans la mesure où ils ont une idéologie qu’ils préconisent. Ils influencent l’opinion publique en faveur d’une mission ou des buts cachés. Mêmes dans les pays les plus démocratiques du monde, les propriétaires sont ceux qui décident de la vie politique dans un pays. On le voie et on le vit aux usa. Donc on ne peut attendre de la CRTV ou SOPECAM de jouer un rôle neutre sur la scène politique camerounaise. C’est du réalisme médiatique !

« Les relayeurs d’informations » se chargent seulement de distribuer les informations à leurs clientèles. Avec l’arrivée d’internet, il est devenu très facile d’être relayeur d’informations. Il suffit par exemple de se créer gratuitement un compte utilisateur sur facebook pour devenir relayeur d’informations, en faisant seulement circuler les liens internet des articles produits par des medias ou écrits part des journalistes.

« Les journalistes par vocation » n’ont généralement pas de moyens pour s’approprier le matériel de vulgarisation des informations. Ils sont donc soumis à une certaine conduite, qui dans certains cas, n’est pas appréciée par eux. Dans le cas de l’Afrique, ils sont généralement soumis aux règles que les propriétaires des medias fixent. Et dans notre cher pays le Cameroun, ces règles tournent autour de l’argent et de la corruption.

« Les journalistes d’un monde en mutation » font fortement concurrence aux journalistes par vocation. Ils sont venus troubler le beau monde du journalisme. La question que je poserais à Vincent Fouda qui a fait sa formation de journaliste est celle-ci : Quel rang occupe Thierry Amougou dans le monde du journalisme ? Il écrit régulièrement des articles alors qu’il est seulement macro-économiste… Ou alors que dira-t-il des animateurs et des auteurs sur les espaces de forums virtuels ?

Dans le cas du Mouvement Nkul Beti, nous n’avons pas encore une équipe de journalistes mais nous sommes continuellement en train de décider sur l’information. Donc nous sommes propriétaires des medias mais aussi relayeur d’informations, Vincent Fouda écrit ses articles et nous les prenons soit directement de lui ou d’une autre source pour les partager avec notre clientèle. Nous faisons aussi parti du groupe des « journalistes d’un monde en mutation », si je compte le nombre d’articles dont je suis l’auteur, je dirais que c’est du journalisme…

Ca veut dire quoi le monde du journalisme de nos jours ?

Dans le monde actuel, nous pouvons être lecteur et rédacteur en même temps, je n’attends plus que Cameroon Tribune me propose les informations, je les produis moi-même et les vulgarise aussi très rapidement. Ce qui est valable pour la presse écrite est aussi valable pour la télévision car la technologie nous permet aujourd’hui de diffuser à des charges très bas. Naturellement que pour l’Afrique c’est problématique parce que les moyens d’émettre et les infrastructures font défaut, malgré cela la tendance médiatique est incontournable, elle est même selon ma conviction très positive car les medias ne sont plus une question de monopole. C’est le plus compétent, le plus excellent et innovateur qui gagnera la course aux medias. Nous sommes appelés à innover, comment contourner la CRTV et SOPECAM qui détiennent le monopole ? C’est la question la plus importante car les monopolistes ne seront jamais prêts à céder librement le marché qu’ils détiennent.

L’exemple du Mouvement Nkul Beti est très adéquat pour comprendre la mutation qui a lieu au niveau des medias. Le Mouvement Nkul Beti vient s’imposer dans le paysage médiatique camerounais pour une raison simple : on a définit notre philosophie, on a le savoir-faire, on se sert de le technologie pour influencer l’opinion public et on n’entre pas dans « les jeux de corruption et d’argent ». Evidement nous ne possédons pas encore une chaîne de télévision mais ça arrivera car les données du monde ont complètement changées. Les privilèges d’hier ne le sont plus aujourd’hui. Si hier SOPECAM et la CRTV avaient ce privilège de décider de l’information, celui-ci est en train disparaître progressivement. Ceux qui devient plus important, ce sont les idéologies qui se forment autour des medias.

Le grand problème africain et en particulier camerounais se situe au niveau du savoir-faire et du choix des propriétaires des medias. Regardez sur le plan technique ce que la majorité des sites camerounais proposent aujourd’hui, ce n’est pas du tout de la qualité. Vous savez, les africains qui croient que chacun est en mesure de créer un site Internet de nos jours se trompent totalement, il faut du know how pour proposer la qualité et ce n’est malheureusement pas le cas dans le paysage médiatique camerounais. Même Cameroon Tribune avec leurs moyens financiers ne font pas l’exception. Les medias camerounais, surtout les sites d’informations nous montrent effectivement le niveau actuel du Cameroun au niveau de la communication et des innovations.

Vincent Fouda n’a pas voulu le préciser très clairement dans son article, l’un des grands problèmes des medias camerounais est la course à l’argent, les gens ne sont plus soucieux d’offrir du bon service mais plutôt remplir leurs poches. Pour le Mouvement Nkul Beti c’est une très bonne chose dans la mesure où les grandes victoires de demain se décideront sur la qualité du travail qu’ont propose aujourd’hui.

« Cessons d’attendre des subventions de l’état et parlons de concurrence ». Que SOPECAM et la CRTV demeurent des boites qui travaillent pour l’état et le RDPC, que ceux qui veulent instaurer les principes d’une économie de marché revoient leur stratégie et qu’ils innovent dans la façon de produire les informations. Je suis certain que si les medias privés camerounais livraient du bon service, la CRTV et SOPECAM seraient obligés de libérer leurs infrastructures. D’ailleurs Cameroon Tribune a commencé à repenser sa philosophie de presse en constatant qu’un monopole sans un service de qualité disparaît rapidement dans ce monde offrant d’autres perspectives de communication.

Commentaires - [Total : 0]

Pour écrire un commentaire, connectez-vous en cliquant ici

MENTIONS, COPYRIGHTS
© Maurice Ze

Warning. A l’attention de tous nos visiteurs internautes !
Le Code de la propriété intellectuelle n’autorise que « les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective ». Tous les éléments présentés sur notre site MNB (images, vidéos, extraits sonores, textes, photos, logos, illustrations, etc.) sont soumis de facto au droit d'auteur, même si leur accès est libre et gratuit et qu'aucune mention de copyright © ne précise qu'ils sont protégés !

Lors de vos utilisations, reproductions ou représentations d’une œuvre ou d’une partie d’œuvre publiée sur notre site, il est donc conseillé d’obtenir au préalable, le consentement de son auteur, de citer l’auteur et la source originale éventuelle de ladite œuvre. Faute par le copiste de respecter cette démarche, il s’expose seul aux lois, poursuites et condamnations en vigueur, lesquelles combattent le plagiat et la contrefaçon.

30-03-2016 09:43:23