<strong>Ella Ondo à propos de l’état ekang</strong>, « L’Etat-nation crée des injustices insupportables et la dépendance totale »

Tribune libre

Ella Ondo à propos de l’état ekang, « L’Etat-nation crée des injustices insupportables et la dépendance totale »

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Ecrit par Ella Ondo, frere Gabonais

« Il devient plus que urgent de casser cet Etat-nation qui crée des injustices insupportables et la dépendance totale vis-à-vis des élites gouvernementales, très loin des réalités locales »
Date de publication: 13-06-2010 04:48:49

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Pour attirer votre attention sur cet article très bien pensé et écrit, je vous joins ici un article (Document à télécharger ci-haut) qui dit ou qui accuse les Ekang du Gabon de chercher la suprématie sur les autres. Toute une littérature a été montée de toutes pièces pour discréditer le groupe ethnique le plus dynamique du Gabon et d'Afrique centrale. C'est aujourd'hui qu'on parle des béti paresseux au Cameroun et avant ? Et comment en sommes-nous arrivés là ? Vous avez donné une partie de la réponse en parlant de l'ouverture dont font preuve des béti du Cameroun et de l'Afrique centrale en générale. J'ose cependant espérer que les béti ne parlent pas un seul mot de bami comme au Gabon où ce sont les gens qui viennent dans nos régions sont tenus de s'acculturer et non le contraire.

Au Cameroun, la très grande ouverture des béti a eu comme conséquence de poser les problèmes fonciers nouveaux avec la désappropriation des terres au profit des commerçants bamiléké et peuls. Voici le problème de fond.

Sur le tribalisme, je partage votre vision. Car dans ce mot, on y met tout et rien en même temps. Pour moi le groupe Ekang n'est pas une tribu mais un peuple ou une nation. Ce peuple compte de millions de personnes répartis dans plus 5 pays en Afrique Centrale. Sans oublier des traces en Afrique de l'est et des grands Lacs. Par contre on peut parler de tribus pour parler des bami qui sont répartis dans combien de pays ? D'où viennent-ils et combien sont-ils au Cameroun ? Entre les tschang, bafoussam, etc c'est une incompréhension totale. C'est l'Etat camerounais qui en a fait une ethnie alors qu'ils sont très parcellaires.

Sur la définition même du terme lui-même, le tribalisme veut dire au sens strict, l'amour que l'on a pour sa tribu ou ayon, son peuple ou son pays ekang. En quoi se regrouper au sein d'une association nkul-beti serait tribaliste au sens camerounais du terme. D'ailleurs combien de beti ou d'autres ethnies trouvent t-on dans les associations bami. Quand ils ne sont pas entre eux, ils sont morts tout simplement ou qu'ils dorment. Combien de filles bamileké épousent les hommes d'autres ethnies. Qui sont les plus racistes dans tout cela ? Je crois tout simplement qu'il faut, pour répondre à ce genre d’individus prendre des exemples courants.

Le tribalisme n'est pas négatif en soi. Est-il possible qu'un bami héberge un non bami chez lui en Europe ?

Sur l'Etat fédéral, je suis aussi d'accord. Tous les ekang pensent la même chose. Au Gabon où on tente de les freiner pour attendre les retardataires, il devient plus que urgent de casser cet Etat-nation qui crée des injustices insupportables et la dépendance totale vis-à-vis des élites gouvernementales, très loin des réalités locales. Mais il faut un fédéralisme qui épouse les limites ethniques comme dans l'ex-urss et pas comme aux usa. Chaque ethnie son Etat ou son canton et avec des lois différentes. Ce serait une avancée pour en finir avec les préjugés et ses cosmopolitismes culturels entre les adeptes du Famla chez les bami et les adeptes de l'épopée Mvett où l'homme puise sa force, sa puissance et son courage.

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Le peuple ekang

Le peuple ekang se retrouve aujourd’hui au Cameroun, au Gabon, en Guinée Equatoriale, au Congo, à Sao-Tomé et Principe, en Angola et dans la diaspora. « On parle d’environ 12 à 14 millions d’hommes et de femmes unis par une histoire, un parlé différent d’une langue la nuance est nécessaire ici, une cuisine, des us et coutumes qui leur sont propres et les différentient des autres peuples bantou. »

01-05-2015