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MOUVEMENT NKUL BETI
Tribune libre
Charles ATEBA EYENE a été le prototype d’une fidélité indocile utile à la démocratie
Source, auteur, copyright
Thierry AMOUGOU, Fondateur et animateur du CRESPOL, Cercle de Réflexions Economiques, sociales et Politiques. cercle_crespol@yahoo.be
Un acteur qui libère la parole en Afrique ne peut que participer à la construction de son projet démocratique car il utilise la seule ressource à la portée de tous et la transforme ainsi en une arme politique populaire.
     Date de publication: 23-02-2014   19:11:52
Exit Charles Ateba EYENE !
La mort d’un homme, quel que soit le résultat de ses actions sur terre, est toujours une grande perte pour la vie en elle-même. Cette vie dont nous bénéficions tous et toutes du souffle sans avoir passé avec succès un concours pour cela. Cette vie toujours garante de l’espoir sans cesse renouvelé de vivre le meilleur avec celui qui passe de vie à trépas. Laissons donc les morts enterrer les morts. Encore en attente par rapport à ceux qui nous précèdent dans cette étape du cycle du vivant qu’est la mort, continuons à cultiver notre jardin come le dit le philosophe. Essayons de tirer profit de l’œuvre de ceux qui partent d’un monde pour un autre, d’un état de la matière à un autre. Essayons de faire revivre leurs idées dans les esprits après leur vie sur terre.
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Une fidélité indocile : l’élément clé du compte courant de la vie politique de Charles ATEBA EYENE
Trublion ou goujat pour plusieurs, grosse gueule pour ses détracteurs, bouffon ou fou du roi pour plusieurs de ses camarades du RDPC, indic ou mousquetaire du roi aux heures sombres de l’acropole du savoir Ngoa-Ekellé, Charles ATEBA EYENE ne laissait personne indifférent. Si nous prenons l’image comptable de l’enregistrement en partie double, Charles ATEBA EYENE aurait non seulement un actif mais aussi un passif comme le commun des mortels. Au moment où il vient de rejoindre le pays des hommes sans paroles, ce qui nous anime, alors qu’il n’a été ni un ami, ni un camarade de classe, ni un proche et encore moins un compagnon de combat politique, est de lui rendre hommage en mettant en exergue le rôle de la parole, mieux, de la parole indocile dans la construction démocratique d’un pays comme le Cameroun.

Ce qui fait l’identité remarquable de Charles ATEBA EYENE est qu’il est resté fidèle au RDPC le parti au pouvoir pour lequel il a milité tout au long de sa vie. Le dire sans aller au-delà de ce constat peut en faire un opportuniste, voir un froid calculateur qui aura hurlé avec les loups qui vampirisent le Cameroun et les Camerounais depuis 1982. Sa logorrhée récurrente lue sous ce prisme serait alors vaine et sans objet dans la mesure où membre du comité centrale du RDPC, une cohérence entre ses dires et son comportement réel aurait nécessité une démission pure et simple du parti au pouvoir. Ne pas avoir mis en cohérence son appartenance politique et ses déclarations, semble, à notre humble avis, un grand écart dont les réelles motivations peuvent jeter le discrédit sur son activisme politique. Il est hélas trop tard. Nous n’aurons plus jamais de lui une réponse authentique à ce jeu permanent d’équilibrisme politique devenu son identité politique.

Mais essayons, en tant qu’analyste, de voir au-delà des évidences, en dehors de cette incohérence entre le dire et l’appartenance politique de Charles ATEBA EYENE. Essayons de mettre de côté le fait que Charles ATEBA EYENE critiquât sans cesse ses camarades du RDPC et son parti en sanctuarisant toujours Paul Biya, l’inspirateur numéro un d’un Cameroun en faillite démocratique depuis 1982. Aussitôt ces déficits critiques de son action mis de côté, sa figure archétypale dans la scène politique camerounaise devient utile. Elle devient l’incarnation et/ou le prototype d’une fidélité indocile, paramètre nécessaire à la construction d’un esprit démocratique au sein de la société camerounaise et même africaine.

Dans un Cameroun qui se caractérise par une distribution aberrante du pouvoir sociopolitique et économique, les « baos », les « grands », les « anciens », bref ceux que nous appelons les possédants sont aussi ceux qui savent tout, dictent tout et contrôlent tout. Les laissés-pour-compte, les « petits », les « parrainés » ou le bas peuple est au pas en ce sens qu’il doit exécuter en gestes, en actes et en paroles ce que pensent et disent les possédants : c’est la politique du perroquet suivant laquelle le faible, le pauvre et ou « le petit frère » n’a pas le droit et encore moins la compétence de penser, de critiquer ou de contester. Il doit, comme un perroquet qui répète les paroles de son maîtres, être une simple caisse de résonnance de l’élite au pouvoir. Charles ATEBA EYENE, membre d’un parti au pouvoir où les caciques font la pluie et le beau temps, a refusé de se taire. Il n’a cessé d’utiliser l’agir communicationnel pour faire bouger les lignes au sein de son parti par la dénonciation publique de ses travers internes de gouvernance, son clientélisme endémique, son népotisme et sa corruption érigées en pratiques normales de désignation des candidats aux municipales, législatives et sénatoriales. Cette fidélité indocile est une valeur cartésienne nécessaire à la construction d’une amitié saine, d’une association réflexive, d’une société civile responsable et de partis politiques à l’abri des abus de pouvoir de leurs fondateurs, gourous ou inspirateurs.

La fidélité indocile est aussi utile et irremplaçable en politique qu’à la rénovation incessante du projet démocratique où la liberté de ton, la liberté d’opinions, la liberté argumentative et la liberté de positionnement doivent se répandre tant au sein des rapports privés, associatifs et publics, qu’au sein des partis politiques où elle doit devenir une seconde nature. Être un fidèle indocile au sein d’un parti politique, d’une association ou d’une amitié est la garantie pour vos interlocuteurs de pouvoir compter sur vous à la fois comme soutien de combat mais aussi comme critique dès le moindre dérapage par rapport aux objectifs déclarés. Dans un Cameroun où les chefs de partis politiques sont des petits Dieu sur terre, parler de démocratie revient aussi à avoir des Charles ATEBA EYENE dans chaque parti sans que la liberté de ton de ces militants-là ne soit pour eux synonyme d’une mise au placard. L’Afrique et le Cameroun avec sont des terres de la parole, des terres où la seule ressource est très souvent la parole. On la retrouve dans nos mythes, dans notre histoire via la tradition orale, et via nos palabres des sociétés tribales. Un acteur qui libère la parole en Afrique ne peut que participer à la construction de son projet démocratique car il utilise la seule chose à la portée de tous et la transforme ainsi en une arme politique populaire.
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« Les paradoxes du pays organisateur » : pour une lecture alternative, large et utile au projet démocratique camerounais
« Les Paradoxes du pays organisateur. Elites productrices ou prédatrices : le cas de la province du Sud-Cameroun à l’ère Biya », livre publié en juin 2008 par Charles ATEBA EYENE aux éditions St. Paul, pose le problème crucial du rôle du primordialisme politique dans la gouvernance du Cameroun depuis 1982. Mis en exergue par le cas du Sud, ce que notre regretté compatriote dit des populations du Sud et des élites de cette localité est tout simplement une pathologie de l’aspect vicieux de l’Etat-tontine multipartiste. Non seulement les populations camerounaises, et avec raison, se mettent à croire que les élites de leur localité sont chargées du développement exclusif de celle-ci et de leur bien-être social, mais aussi, ce que nous pensons fondamental, elles remarquent que les élites roulent sur l’or alors qu’elles croupissent dans la misère. Or, autant un ministre de la République issu du Sud ne devrait pas travailler exclusivement pour le Sud, autant est questionnable le fait que ce ministre/directeur ou élu local s’enrichisse de façon inexplicable en un temps record juste parce qu’il est ministre/directeur ou élu local. Situation qui entraîne qu’une élite au Cameroun se confonde, dans nos villages et contrées, à celui qui a le 4x4 le plus luxueux, « la maison bunker » la plus impénétrable, celui qui donne à manger et à boire certains week-ends à tout le monde, et parle aux villageois des récentes « grandes ambitions » du Renouveau National.

« Le paradoxe du pays organisateur » dont parle Charles ATEBA EYENE traduit, à condition qu’on le lise avec intelligence et élargissement sémantique, plusieurs aspects pathologiques du fonctionnement de l’Etat-tontine multipartiste au Cameroun en particulier, et en Afrique Noire en général.
  • Premièrement, « le pays organisateur » doit toujours gagner le tournoi qu’il organise. Ce qui est une traduction rétrograde, corruptive et ethnocentrique du jeu politique et de la gouvernance d’un pays au sens où celui qui organise les élections ne peut jamais les perdre. Ceci se vérifie au Cameroun (présidentielles de 1992 et de 2011) et en Afrique de façon globale.
  • Deuxièmement, « le pays organisateur » devient le Sud du Cameroun car le Président camerounais actuel est de cette sphère géographique et culturelle. C’est une autre pathologie vicieuse de l’Etat-tontine multipartiste qui consiste à hypertrophier les intérêts généalogiques à travers les équilibres régionaux dans un pays où on use jusqu’à la lie du concept d’unité nationale comme affichage politique solidaire.
  • Troisièmement, une institutionnalisation de ce que nous appelons une rente ethnique au sens où les mangeoires principales et secondaires, canaux par lesquels l’Etat-tontine multipartiste redistribue la rente de fidélité au pouvoir, deviennent des sphères d’accumulation des élites locales qui utilisent la population locale comme escabeau pour leur ascension dans la sphère du pouvoir, et satisfont par là leur appétence morbide de l’accumulation matérielle et symbolique sans limites.
  • Quatrièmement, le bien public et le service public perdent toute leur neutralité car les investissements d’Etat s’équipent d’une espèce de tête chercheuse des populations et des territoires affinitaires au pouvoir en place. Si les populations de chaque localité viennent danser et boire chez un des leurs nommé ministre ou directeur dans la mangeoire nationale, c’est justement parce que le système Ahidjo-Biya a construit le système des mangeoires principales et secondaires selon lequel on ne peut avoir droit aux biens et services publics que derrière une tête de pont locale au sein du régime.

C’est pourquoi le livre de Charles ATEBA EYENE doit être lu à deux niveaux :

Le premier niveau, où nous sommes par ailleurs d’accord avec la sagacité de l’auteur dans l’analyse, est la lecture positive du livre. Celle-ci consiste à se rendre compte que l’auteur ne fait qu’un jugement d’existence sur un système qui existe et fonctionne en tant que tel au Cameroun. Système d’exercice du pouvoir à travers lequel chaque localité camerounaise et ses populations savent qu’elles n’auront quelque chose de l’Etat que par le biais d’un des leurs installé dans une des mangeoires de l’Etat-tontine monopartiste sous Ahidjo ou de l’Etat-tontine multipartiste sous Biya. Le livre montre ainsi quatre principales pathologies de l’Etat-tontine multipartiste sous Biya. D’abord, le fait que le territoire d’origine de Paul Biya et ses populations (le pays organisateur) ne se développent pas ou se développent moins que les autres régions. Ensuite, que les canaux de transmission dudit développement du Sud, les élites locales, instrumentalisent les populations locales notamment par la construction factice de motions de soutien au Président de la République. Que lesdites élites locales s’enrichissent plutôt personnellement, et deviennent ainsi prédatrices des populations et des territoires du Sud qui sont utilisés comme des tremplins pour leur ascension politique. Enfin, que la hausse de la pauvreté des populations est liée à l’enrichissement insolent et illicite de nombreuses élites locales qui détournent ainsi de l’argent destiné aux investissements en biens publics.

Etant donné que nous vivons dans un monde que nous essayons toujours d’améliorer grâce à des normes vers lesquelles il faut sans cesse tendre, la deuxième lecture du livre devrait être une lecture normative.

Elle se base sur le jugement d’existence de l’auteur, en relève les pathologies en termes de gouvernance et de développement sociopolitique, et établit un élargissement de l’analyse de l’auteur. En conséquence, « le pays organisateur » peut changer d’échelle une fois qu’on prend en compte les alliances politiques et l’accès aux mangeoires de l’Etat-tontine multipartiste. Apparaissent ainsi « un pays organisateur micro » réduit au Sud, « un pays organisateur méso » regroupant le Centre et le Sud du Cameroun, et « un pays organisateur macro » où, grâce aux alliances politiques, se retrouvent toutes les parties du Cameroun, l’axe stratégique Nord-Sud et leurs ramifications internationales. La famille biologique de Biya est l’extrême limite inférieure « du pays organisateur micro » alors que la dimension internationale est l’extrême limite supérieure « du pays organisateur macro ». L’avenir du Cameroun est à construire dans l’intervalle ouvert défini par ces deux limites extrêmes. C'est-à-dire un Cameroun qui s’ouvre au monde, se conçoit dans son entièreté comme un seul et même pays organisateur de son développement sans réprimer ses particularismes culturels internes.

Il va sans dire, dans une telle extension de la thèse de Charles ATEBA EYENE, que le statut de citoyen camerounais se construit d’autant moins solidement qu’on exalte le « pays organisateur macro » et le « pays organisateur micro » au détriment de l’intérieur de ces deux limites extrêmes même si l’âge global impose une ouverture vers le haut via la multiple nationalité. La limite extrême inférieure est une limite où le statut de citoyen camerounais se liquéfie complètement car « être du pays organisateur » consiste, dans la limite extrême inférieure, à primordialiser les liens de sang aux liens historiques et culturels de la nation. Et, être dans la limite extrême supérieure, revient à privilégier l’international au national ou mieux, à intégrer le national dans l’international. Il en résulte que le paradigme du pays organisateur, c'est-à-dire, un régime politique où non seulement l’origine du pouvoir exécutif est culturellement et socio-spatialement située et identifiée à une ethnie au sein d’un Etat-nation, mais aussi un exercice du pouvoir où les individus d’une localité nommés à des postes de responsabilité doivent en retour développer cette localité, met la société camerounaise dans une conception primordialiste du pouvoir politique avec ce que cela suppose comme « bug social » possible et incuries répétitives une fois que « les pays non organisateurs » ou les outsiders du système se sentent étrangers chez eux.

Il en résulte d’autres conséquences. Le paradigme du pays organisateur ne peut entraîner une affectation efficiente des ressources et des investissements à travers le territoire national, étant donné que lorsqu’elles ont la chance de ne pas être captées par les élites locales, ces ressources ne se dirigent pas vers les localités où leur rendement est socio-économiquement optimal pour le pays, mais vers celles où le régime en place tire le plus de soutien politique. D’où une autre pathologie du paradigme du pays organisateur qu’est le déficit démocratique. En effet, si les élites du Centre et du Sud ne développent pas leur zone d’origine et s’enrichissent individuellement, cela traduit une absence de monitoring des activités de telles élites qui n’ont pas de compte à rendre aux populations locales. Si ces dernières avaient des capacités de monitoring grâce à un système de contrôle, si elles avaient des possibilités de recours lorsque leurs droits sont bafoués, ces élites seraient moins pédantes et moins prédatrices qu’elles ne le sont dans le système anti-démocratique actuel. Le complexe anti-démocratique du Renouveau National montre ainsi que le chef du système, Paul Biya, est aussi le chef de file des élites du Sud si nous prenons en considération le paradigme du pays organisateur. Conséquence logique, si celles-ci sont prédatrices, c’est pour continuer à profiter de leurs privilèges en le maintenant au pouvoir.

A ce titre, le Président est le prédateur numéro un du Sud, étant donné que c’est lui le principal bénéficiaire des motions de soutien artificielles que fabriquent ses acolytes dans toutes les localités de cette partie du Cameroun. Ce système devient ainsi un vecteur de sous-développement dans tout le territoire national parce que basé sur un ensemble d’acteurs dominants, non seulement de connivence, mais aussi qui exploitent sans scrupules les masses populaires et prennent la place des colons dans une forme de néocolonialisme endogène. C’est-à-dire, un nouveau colonialisme qui sort de sa forme classique parce que orchestré par des Africains sur des Africains en général, et/ou des Camerounais sur des Camerounais en particulier.

La question que pose alors cette deuxième lecture normative du livre est celle de savoir si avec ce chapelet de pathologies néfastes au développement politique et économique des localités et des citoyens camerounais, un tel système politique primordialiste doit être maintenu au Cameroun.

La réponse négative que nous apportons à cette question dans « le Biyaïsme » est le signe de l’immensité de la tâche de l’œuvre de construction d’un Etat de droit démocratique à partir d’un Etat encore tribal dans sa logique et son mode de gouvernance. Nous reconnaissons avoir lu le livre de Charles ATEBA EYENE au-delà de ce qu’il voulait lui-même y dire. Nous reconnaissons avoir prolongé son livre dans une direction qui n’est pas obligatoirement la sienne. Qu’il ne nous tienne pas rigueur pour cela. Si cette lecture alternative a quelque utilité pour notre pays, qu’il la prenne comme un hommage d’un Camerounais à son œuvre, un hommage à un disparu.

Qu’il repose en paix !
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Thierry AMOUGOU, Fondateur et animateur du CRESPOL, Cercle de Réflexions Economiques, sociales et Politiques. cercle_crespol@yahoo.be
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