Fils du sud, fils du centre - réaction d’un frère gabonais ekang

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Correspondance Ella-Ondo

A la suite de la publication de l’article " « Les paradoxes du pays organisateur » - Fils du sud, Fils du centre » ", Mr. Ella-Ondo, gabonais et ekang réagit.
Date de publication: 18-05-2010 05:15:41

Fils du sud, fils du centre: je ne comprends rien

Je n'ai cessé de dénoncer les mêmes mots que vous dénoncez aujourd'hui sur cet enfant terrible du rdpc, le parti de Popol. A dire vrai sur cette division, ce politicien parle et pense comme tous les beti camerounais. Alors qu'il y a continuité territoriale de Yaoundé jusqu'à Ambam au sud profond camerounais, on continue à parler comme s'il s'agissait des peuples différents. Cela est dû à la manière dont les élites camerounaises ont été éduquées avec une absence notoire de la connaissance de la géographie politique de l'historiographie régionale du pays ekang. Pour ces élites, il y a plusieurs ekang n'na avec cette force de mettre en avant les Mvok qui ne sont en fait que des familles engendrées par les créateurs des villages. Je suis fang du Gabon, d'Oyem et je suis de Mvok Anda mais de Mfoul Megouma Ebe Ekogha Zue. Mais en quoi c'est important face aux enjeux de la mondialisation. Les Mvok doivent être relégués à l'arrière des questions domestiques, au rang des affaires familiales. C'est la notion de peuple entier qui doit être revalorisé.

De Yaoundé jusqu'à Libreville, il y a une continuité territoriale, géographique avec un même un peuple. C'est à titre de rappel. Libreville Beti tout comme Yaoundé mais avec un peuple au voisinage dont les Mpongwé qui sont en faits les descendants des esclaves libérés de Libreville et qui ont des liens avec les fang de la région.

Mais faire et écrire un ouvrage sur les élites du sud et du centre me semble absurde. Y a t-il un interprète entre ces élites du centre et du sud quand ils échangent entre eux ? Les beti du Cameroun ne connaissent la chance qu'ils ont ou qu'ils ont eue. Ce sont des Eton, avant les indépendances qui voyageaient de pays en pays avec leur intraitable nationalité pour véhiculer le message d'unité de Yaoundé jusqu’à Libreville en passant par le Rio-Mouni. Que est devenu ce discours ? Il n'existe plus. Ces différenciations procèdent déjà d'une analyse territoriale et historiographique fausse et hors sujet. Au Cameroun, on continue à raisonner sur les critères dialectales: pays boulou, pays eton, pays ewondo, pays menguissa, pays ntoumou que les camerounais rejettent au gabon. Et voilà pourquoi dans certains atlas de géographie on parle de centaines d'ethnies au Cameroun alors que ce n'est pas le cas.

Si Charles Ateba est si critique envers le Rdpc, il fera mieux de démissionner de ce parti et d'en créer un autre avec un vrai projet politique ou bien qu'il sorte complètement du monde politique et militer dans les ong qui donneront force et vigueur aux beti.

L'égoïsme des élites est un autre problème vrai sur lequel vous aviez aussi raison. Mais cet égoïsme existe aussi au Gabon mais nous avions trouvé la solution pour ces élites corrompues. Après leurs décès, ils ne sont pas enterrés dans nos villages. Bien plus que cela, ils ne sont accueillis nulle part dans nos villages pour de réunions à la con. Ils sont souvent battus aux élections.

De cet égoïsme, on a vu Biya prendre la partie pour Ali Bongo au Gabon car il ne voulait pas d'un rival de l'autre cité de la frontière. Là où les beti du Gabon se sont radicalisés contre leurs élites, au Cameroun, on prend du temps à les ridiculiser comme les militaires fang du Gabon l'avaient fait en 1964 en reversant par coup d'état le président Léon Mba. Les militaires l'ont mis dans le coffre d'une voiture et l'ont amené loin de la capitale (300 km). Ils ne voulaient pas le tuer mais tout simplement lui donner une bonne correction (lui à son époque, se permettait aussi de mettre les gens dans le coffre de sa voiture et le temps de faire le tour de la ville avec toi et de te déposer après dans un autre quartier). Le vieux Léon Mba ne s'en remettra pas de cette humiliation. Et si Biya avait besoin d'une bonne correction de tout le peuple du Sud en soutenant un autre candidat aux prochaines présidentielles ? Il comprendra une chose, c'est que le peuple ekang ne se remet pas aux ordres des dictateurs et des partis politiques corrompus.

Mon intervention sur cet article vient après la réaction que j'ai eu sur le site unifang sur le mvett où l'auteur écrivait ceci: le mvett est originaire des pays bulu, beti, fang. Donc ce sont trois peuples différents ? Où est l'unité ethnique du groupe ?

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Le peuple ekang

Le peuple ekang se retrouve aujourd’hui au Cameroun, au Gabon, en Guinée Equatoriale, au Congo, à Sao-Tomé et Principe, en Angola et dans la diaspora. « On parle d’environ 12 à 14 millions d’hommes et de femmes unis par une histoire, un parlé différent d’une langue la nuance est nécessaire ici, une cuisine, des us et coutumes qui leur sont propres et les différentient des autres peuples bantou. »

01-05-2015