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© Maurice Ze
Nous attendons des artistes, journalistes, intellectuels, enseignants, autorités religieuses BETI de se comporter d’une manière à ne pas produire une image qui engendrait ou accélérait la poussée des ressentiments ethniques au Cameroun. Apparemment certains individus de l’élite BETI ne comprennent pas les devoirs qu’ils ont à assumer vis-à-vis de la masse. Ils manipulent et utilisent le public pour leurs propres intérêts au lieu de jouer le rôle de « faiseur de paix ». Des vidéos néo-tribalistes font le tour des réseaux sociaux et salissent l’image de ce que sont les VRAIS BETI. Sur les plateaux de discussion, au niveau de la scène politique, dans les universités, sur les réseaux sociaux et sites web, on se comporte comme si « propager des propos tribalistes » nous redonnerait la place dont on mérite dans ce pays. Il est temps de réagir d’une manière efficace à la dérive ethnique et pointer du doigt le nœud du problème BETI.
Nous sommes tous unanimes que ce n’est pas en conservant à tout prix le pouvoir politique que le peuple BETI sortira de la situation désastreuse dans laquelle elle se trouve. Ce n’est non plus à travers des campagnes néo-tribalistes, des abus et dérapages publics que ce peuple résoudra efficacement ses problèmes sociaux dus au manque de perspectives de développement.
A ma connaissance, les VRAIS BETI, malgré qu’ils soient parfois explosifs, n’affichent pas des comportements qui vont directement contre le respect de la dignité humaine. L’émancipation de la femme BETI ne demande-t-elle pas aussi que les femmes se protègent entre elles ? Comment est-il possible qu’une femme BETI, qui est supposée être digne et noble, tienne des propos publics qui nous donnent envie de vomir ? Quelle éducation donnons-nous à nos enfants lorsqu’on se permet d’insulter d’une manière grossière et devant des millions de personnes une maman ? N-est-ce pas là une diffamation et instrumentalisation du peuple BETI ? Au nom de qui ces partisans du néo-tribalisme parlent ?
Il est bien vrai que nous vivons une dépravation des mœurs dans notre cher pays le Cameroun, mais étant moi-même un BETI qui lutte pour la préservation de la culture EKANG, je suis convaincu que ce qui ressort du comportement de ceux qui prétendent de vive voix défendre la cause BETI par des comportements maladroits n’est pas représentatif. Nous sommes un peuple tolérant qui accepte cohabiter dans la paix avec les autres peuples. Etant moi-même père des enfants issus des cultures différentes, c’est mon plein devoir de montrer le carton rouge à toute personne qui par ses actes soutient la poussée des ressentiments ethniques au Cameroun. C’est vrai qu’il faut savoir aimer ses origines ou savoir se défendre mais il ne faut pas exagérer. Nous avons tous le devoir de défendre l’intérêt commun et de résoudre nos problèmes interculturels sans pour autant s’acheminer vers une lutte tribale ou un bain de sang.
C’est donc une grande richesse humaine d’avoir la capacité d’aider son prochain ? Si d’aucuns sont d’avis que « les bamilékés qui ont reçu l’aide des BETI ne sont pas reconnaissants aujourd’hui », ce n’est pas à travers des attaques tribalistes que les BETI manifesteront leur mécontentement. Si « les bamilékés rendent coupable le peuple BETI de la situation camerounaise », c’est certes une grande ignorance qui vient remettre en cause la cohabitation au Cameroun, mais les BETI doivent impérativement opter pour un autre chemin pour faire face à cette ignorance.
Quelle est donc la voie à choisir par les BETI afin de mieux se préparer pour le « Cameroun de Demain » ? Devons-nous argumenter ou agir de la même manière que ces hommes et femmes « avertis » qui instrumentalisent l’opinion et animent les débats avec des thèses qui provoquent ou accentuent directement la haine entre les différentes ethnies camerounaises ?
La vraie réponse à la poussée des ressentiments ethniques venant de tout côté est de booster l’excellence BETI. OUI, nous les BETI avons le devoir de devenir excellent.
J’en ai marre de cette suffisance BETI ! Croire que nous avons les choses en main au Cameroun c’est méconnaitre le vrai fond du problème. J’en ai marre que nous fermions les yeux sur les vrais problèmes pour se livrer à l’instauration d’une idéologie nouvelle qui prépare du terrain à toute forme de tribalisme qui provoquera une guerre tribale. Je ne crois pas que ce soit le chemin que choisiront les patriotes EKANG. Boostons notre excellence pour répondre efficacement aux problèmes du temps ! |
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Booster notre excellence c’est pratiquer la solidarité moderne |
Si nous échouons c’est tout simplement parce qu’on l’aurait voulu ou parce qu’on aurait été indifférent aux appels solidaires. Une fois de plus, j’incite la communauté BETI à comprendre comment le monde moderne fonctionne. Le développement ne peut s’en passer de la solidarité moderne. Ce que je comprends par celle-ci exige de sortir du cadre de la suffisance pour appréhender les problèmes de développement avec plus de dynamisme et de volonté de réussite collective. La suffisance BETI, cette manière de vivre une illusion depuis des décennies, continue à nous enfoncer dans un trou dans la mesure où la machinerie économique ne se trouve pas entre nos mains. Pourtant c’est l’économie qui décide et dicte la direction à suivre. « Avoir le pouvoir politique entre nos mains » est une grande illusion que nous vivons et qui nous retire la vitalité nécessaire pour résoudre nos problèmes vitaux. De ce fait, c’est tout un ensemble qui est appelé à sortir de cette illusion grâce aux initiatives collectives d’amélioration de la vie commune.
N’est-il pas alarmant que des initiatives de grande valeur naissent au Cameroun pour favoriser l’éclosion des régions et populations mais ce peuple BETI ou EKANG se plait toujours dans son rôle d’observateur, où chacun est soucieux de préserver seulement ses intérêts ou ceux de sa famille ? N’est-il pas alarmant de réclamer le leadership ou de vouloir à tout prix le conserver sans toutefois manifester une volonté de résoudre les vrais problèmes qui minent le peuple BETI ?
Pour moi le néo-tribalisme qui s’installe progressivement chez les BETI constitue un alibi pour nos échecs, notre manque de volonté de s’intégrer efficacement dans ce monde en pleine mutation.
Les BETI doivent comprendre que le monde évolue grâce aux hommes et femmes qui s’engagent à améliorer notre vie quotidienne. C’est par leur engagement que la société dans laquelle nous vivons devient dynamique et offre des perspectives profitables pour bon nombre de nous.
Même le monde industrialisé ne prône pas l’individualisme que les BETI croient être le meilleur chemin pour accéder à un meilleur rang social ou de le conserver. L’indifférence à la construction commune et à la participation est une manière qui ne fait pas avancer ce peuple guerrier, et qui le rend fragile face aux autres peuples. Il faut agir ensemble pour édifier des œuvres qui auront des implications positives sur la vie au Cameroun.
On ne saurait donc substituer notre vrai défi par une nouvelle idéologie tribale qui menace de faire exploser tout le Cameroun.
Depuis belle lurette, le Mouvement Nkul Beti incite les BETI à collaborer ensemble ou à gérer d’une manière intelligente leurs efforts. Dans le monde industrialisé, nous vivons une renaissance : on se partage la voiture, la maison, les vêtements, les chaussures, les jardins, on crée des centres de créativité ensemble, on se finance les projets par la participation de la masse… En un mot, dans les pays développés, nous vivons le retour en masse aux principes de coopérative, de collectivité… une forme de communautarisme moderne. L’individualisme n’est plus à l’heure. « Le moi », « je suis riche », « ma voiture » et autres formes d’égoïsme sont en perte de valeur. Le défi pour survivre dans ce « Cameroun de Demain » est d’agir main dans la main afin qu’on soit en mesure de financer les porteurs de projets qui créeront eux des emplois locaux, et indirectement les familles profiteront, les enfants pourront visiter les écoles. Apprenons à dynamiser notre société !
Les BETI doivent se mettre au-dessus de leurs protagonistes de l’ouest du Cameroun pour accentuer leurs efforts en ce qui concerne le développement. Celui-ci n’est pas une question de maraboutage, il faut mettre l’égoïsme de côté, s’unir pour se créer des opportunités plus rentables. Les autres peuples du Cameroun ne constituent pas notre vrai défi mais plutôt le chemin de la productivité, qui demeure la méthode la plus efficace de créer des perspectives pour les populations. Ce chemin mérite d’être soutenu aussi minimes que soient les participations ! Les acteurs du néo-tribalisme doivent plutôt utiliser leur potentiel pour donner un nouveau souffle à ce peuple BETI qui attend en vain la prospérité. |
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Booster notre excellence c’est reconnaitre les champs de bataille actuels |
En tenant compte de la constellation géopolitique et géoéconomique du Cameroun, la meilleure manière de ne pas se laisser écraser, dominer ou avaler par d’autres peuples est de se mettre au travail en redonnant une valeur au patriotisme local. Il n’est pas question de faire du Cameroun un bain de sang mais plutôt un pays où les localités bénéficieront en grande partie de leur autonomie.
Nous l’avons déjà dit et nous le répétons ici : Le champ de bataille actuel est l’acquisition de la compétence et l’atteinte de l’excellence. Nous sommes convaincus que dans le « Cameroun de Demain » les plus excellents dirigeront le Cameroun. C’est le groupe qui sera plus excellent qui conditionnera la politique camerounaise et non ceux qui détiendront le pouvoir politique. Pour aller loin plus, les détenteurs du pouvoir politique de demain seront les « marionnettes » de ceux qui se seront mieux préparés en devenant plus excellent.
C’est donc une légitimation, voire même un devoir absolu des BETI d’être plus compétitifs dans les domaines précieux tels que l’organisation, la production, la technologie, la communication et les innovations sociales. Cette légitimation nous rend plus excellent et permet de reconquérir le domaine économique si précieux. Les grands enjeux futurs (géopolitiques et géoéconomiques) seront gagnés par ceux qui seront mieux organisés à travers des mécanismes de survie liés aux activités économiques et à l’entreprenariat.
D’où la nécessité pour les BETI de créer des organes faîtiers qui apportent à leur niveau, des solutions aux problèmes micro, meso et macroéconomiques, dans un cadre différent d’aide et de support, afin que ceux qui sont animés de dynamisme, d’ambition, de modernisme, d’excellence et de volonté farouche de réussir dans la société BETI, aient des repères, des maisons d’accueil et de soutien. Les BETI doivent se soumettre à l’obligation des compétences et des résultats, pour créer des dispositifs qui promeuvent des individus, des groupes, des associations, des initiatives, des écoles, des hôpitaux, des entreprises étatiques et privées, etc.
Pour conclure, j’appelle les BETI de se concentrer sur leurs vrais problèmes. La voie du tribalisme, de la suffisance, du non-respect de la dignité humaine, de l’indignation, de la dépravation des mœurs etc. n’est pas tolérable. Ce serait une très grande honte si le néo-tribalisme trouve vraiment écho chez ce peuple tolérant. En tout cas le sang EKANG qui circule dans mes veines me pousse à opter pour la tolérance et le dialogue des cultures. |
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omgba bissogo 24-06-2013 /23:07:14 | Les VRAIS BETI disent NON au tribalisme sous toutes ses formes
Je suis étonné par toutes ces professions de foi qui reprocheraient presque au Beti d'exister. Il arrive un moment où il faut se préserver de la haine de l'autre. Certains individus de l'élite Beti n'ont pas que des devoirs comme il nous est dit ici ils ont également des droits. Le plus fondamental d'être respecté comme un humain un Beti. Ils n'ont pas à jouer les faiseurs de paix unilatéralement et se faire insulter. Ils pensent qu'il faut combattre cette stigmatisation du Beti buveur de vin destructeur du pays Paresseux, prostitué etc ... Certains Beti en sont à penser qu'ils ont une tare structurelle à ne pas être acteur du progrès et certains de nos enfants s'imprègnent de ces insultes et doutent. Les Betis n'ont jamais dit avoir les choses en mains. Un des nos auteurs dans "Les paradoxes du pays Organisateur ..." l'a bien indiqué et nous ne sommes pas dupes. Pour vouloir conserver le pouvoir politique tel qu'il nous est prêté dans cet article, il faut déjà l'avoir ! Nous l'avons pas ! le Président est certes Beti. Certains compatriotes ont une lecture tribaliste du pouvoir au delà même de la réalité c'est ainsi que tous les Betis sont pris pour cibles. Cela nous ne l'accepterons pas! La confiance, la croyance en soi, une certaine fierté sont aussi des ingrédients nécessaires pour avancer et cela n'est pas forcément la suffisance. Nous sommes tous d'accord pour tendre vers une excellence Beti je ne crois pas que cela déroge au devoir de défendre notre dignité ni de se fondre en professions de foi au moment où nous sommes traîné dans la boue par une certaine communauté Camerounaise.
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CamerLinked 06-05-2013 /14:06:48 | Il n'ya qu'un Cameroun
La division n'a jamais servi l'intérêt général,donc le tribalisme et toutes formes de discrimination ethniques ne peuvent qu'entraver les perspectives de progrès. Le developpement du Cameroun passe et passera par les camerounais UNIS. Où que nous soyons, pensons à l'intérêt général de notre pays, soyons CamerLinked
http://camerlinked.com/ |
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CamerLinked 06-05-2013 /14:04:30 | Il n'ya qu'un Cameroun
La division n'a jamais servi l'intérêt général,donc le tribalisme et toutes formes de discrimination ethniques ne peuvent qu'entraver les perspectives de progrès. Le developpement du Cameroun passe et passera par les camerounais UNIS. Où que nous soyons, pensons à l'intérêt général de notre pays, soyons CamerLinked
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CamerLinked 06-05-2013 /14:03:52 | Il n'ya qu'un Cameroun
La division n'a jamais servi l'intérêt général,donc le tribalisme et toutes formes de discrimination ethniques ne peuvent qu'entraver les perspectives de progrès. Le developpement du Cameroun passe et passera par les camerounais UNIS. Où que nous soyons, pensons à l'intérêt général de notre pays, soyons CamerLinked
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Macange Ngaska 06-05-2013 /13:31:31 | Merci
Merci M. Ze pour cette belle mise au point. Notre pays a une diversité ethnique qui fait sa richesse et sa beauté et c'est en avançant en rangs serrés que nous pourrions prétendre à l'excellence! L'homophobie et ses sous branches ne peuvent augurer rien de bon pour le développement de notre pays, il y a un certain bonheur d'être ensemble et dans la paix, ce qui n'enlève rien à nos racines et ne fait pas de nous des lâches. Nous condamnons toujours avec une vive énergie les actes racistes à notre encontre mais pourquoi sommes nous les premiers a stigmatiser, à créer des divisons entre fils d'une même contrée ? Non au tribalisme!!! |
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franck blackman 06-05-2013 /11:20:28 |
Tout à fait d'accord!le tribalisme est une technique répandue par le colon afin de nous diviser pour mieux régner.Les moins intelligents verront toujours que les autres tribus sont nos adversaires,alors qu'un adage beti dit que"l'union fait la force".L'Afrique et le cameroun ont besoin de toutes nos forces pour lutter contre l'idéologie dominante du monde: monde où règne la force du capitalisme ;seuls les plus forts résistent et survivent.Etre fort, c'est dans l'union, en travaillant, et surtout en préservant la paix.Au lieu de croiser les bras en se vantant de la possession du politik,les bétis doivent se lancer dans la bataille économique.Qu'est ce c'est triste de constater que nous brillons simplement dans la vente du terrain ,pour ensuite aller louer un domicile chez celui à qui on a vendu.Est ce de cette façon qu'on prépare l'avenir de nos enfants?Triste quand même! |
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miracam 06-05-2013 /10:33:46 | Avançons tous main dans la main
Pour un Cameroun meilleur . Nous n'avons fait aucun choix de vivre ensemble. La sensibilisation contre le tribvalsime est l'affaire de tous les camerounais. Miracam agit dans tous les coins du Cameroun, pas de sitinction aucune merci. |
Contact: miracam@rocketmail.com http://www.miracam.org |
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Le peuple ekang
 Le peuple ekang se retrouve aujourd’hui au Cameroun, au Gabon, en Guinée Equatoriale, au Congo, à Sao-Tomé et Principe, en Angola et dans la diaspora. « On parle d’environ 12 à 14 millions d’hommes et de femmes unis par une histoire, un parlé différent d’une langue la nuance est nécessaire ici, une cuisine, des us et coutumes qui leur sont propres et les différentient des autres peuples bantou. »
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