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Auteur: Patrick Messi
J’ai lu et relu avec un intérêt particulier ta réponse a mes interrogations. “beti-pessimisme” oui.
J’aimais bien le titre de cette émission sur une chaîne française : “on a tout essayé”. Oui mon frère j’ai tout essayé. Plus jeune déjà les multiples associations qui ont essaimées nos lycées collèges m’ont fait prendre la mesure du gap qui existait entre l’organisation d’une soirée récréative “beti” et les autres.
• Leadership. Chez les ekangs tout le monde veut être chef. Si mon frère est chef pourquoi pas moi. Donc les membres devenaient les premiers saboteurs de l’organisation.
• Le culte du matériel, plus du possesseur du matériel.
• Non respect de l’ordre.
Bref les évènements organisés par mes frères ressemblaient plus à une foire qu’à autre chose. Tu connais la fin : Bagarre et autres invectives.
Mon frère comme tu le dis si bien on ne continuera pas à ressasser le passé. L’expérience de la vie m’a aussi appris que “les mêmes causes produisent les mêmes effets”. Quand je suis devenu un adulte j’ai décidé de réunir autour de moi toute la jeunesse de mon grand père légendaire, Maurice j’ai encore subit les mêmes déboires. Le but de cette réunion familiale était de fédérer nos efforts pour scolariser, soigner, partager avec les plus démunis de la famille. Qu’est-ce que je n’ai pas reçu comme injure et autres.
Dans la vie active mes pires ennemies ont été mes frères. Mes pires jalouseurs ont été mes frères. Les pires colporteurs de fausses nouvelles ou même des nouvelles malheureuses ont été mes frères. Alors je me suis lancé dans une vaste étude des autres communautés entre mes expériences associatives. J’ai puisé dans mes souvenirs. J’ai eu la chance d’avoir un père fonctionnaire moyen. (Parce que les hauts fonctionnaires ne sont qu’a Yaoundé). Je disais j’ai eu la chance d’avoir un père fonctionnaire moyen qui au gré des affectations a sillonné le pays. Douala, Foumban, Bertoua, Garoua et puis j’ai été à Bamenda, à Dschang, Victoria devenu Limbe, Maroua…Bref je connais le Cameroun profond. J’ai découvert des communautés ayant certes des problèmes, mais mieux organisées que nous. J’ai essayé tant bien que mal de prendre ce qui était bon chez les autres et reconnus de tous pour les imbriquer dans notre communauté. Sans succès.
Comment tu veux qu’on devienne des leviers d’une économie si on ne se fait pas confiance ? Comme tu voudrais qu’on promeuve notre culture si déjà à l’intérieur de la très grande famille Ekang chaque sous-groupe tirera la couverture de son coté ? Comment voudrais-tu poser les bases d’une vie ensemble si tout nous divise ? J’ai essayé moult fois j’ai toujours connu un échec.
Je vais te dire mon frère quand j’ai créé l’association des jeunes de ma famille, un grand-père m’a dit : “Mon fils j’admire ton idéal. Tes grands parents, tes parents n’ont jamais parlé en terme d’union dans la famille. Tu estimes qu’ils sont quoi, égoïstes ou il n’ont jamais essayé du tout ? je te souhaite bonne chance.” Il avait raison j’avais besoin de dame chance. Parce que un an après tout était fini.
J’ai milité dans des associations tribales Douala, bamilékés tantôt comme observateur et dans d’autres comme ami de l’association. Et toutes les fois j’avais ce sentiment d’insatisfaction. Parce que je savais que ce n’était pas ma place. Et chez mes frères je n’avais pas de place. Parce qu’il n’y avait pas d’association et forcement pas de place.
On a tout essayé. Instaurer les cotisations pour aider financièrement les frères qui faisaient des affaires. On a fini cette aventure au commissariat central de Yaoundé. On a essayé des mutuelles d’assistance on a fini avec des pugilats. Maurice j’ai tout essayé.
Si tu sais comment je voudrais être comme toi. Croire, rêver…Je donnerais tout pour avoir encore ces lueurs de rêve.
Si je prends la peine de t’écrire c’est parce que nous sommes habités par le même idéal. Et pour qu’on ne perde pas le temps a se renvoyer les messages entre Maurice qui “Ekang optimiste” et Patrick Ekang pessimiste-noir”, je tenterais une énième fois l’aventure. Mais d’une autre façon. Avant de passer à tout stade supérieur créons d’abord une plate forme pour exorciser nos fantômes, nos peurs. Créons d’abord un vaste cercle d’identification sans à priori de nos tares. Trouvons des solutions. Sans cet auto flagellation je puis t’assurer nous ne parviendrons à rien. Sans ce miroir qui nous renvoiera nos portraits et nos ombres nous ne pourrons avancer.
Combien d’Ekang prennent la peine d’aller sur le site Nkul-Beti ? Combien participent aux forums ?
Nos aînés nous ont causés tellement de tort, tellement de cicatrices qu’il nous faudra un siècle pour nous débarrasser à nos yeux et aux yeux des autres les stigmates visibles de notre putritude.
Que Dieu nous garde. |
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Auteur: Patrick Messi
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Le peuple ekang
 Le peuple ekang se retrouve aujourd’hui au Cameroun, au Gabon, en Guinée Equatoriale, au Congo, à Sao-Tomé et Principe, en Angola et dans la diaspora. « On parle d’environ 12 à 14 millions d’hommes et de femmes unis par une histoire, un parlé différent d’une langue la nuance est nécessaire ici, une cuisine, des us et coutumes qui leur sont propres et les différentient des autres peuples bantou. »
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